Harcèlement sexuel : au Parlement européen aussi

undefined 30 octobre 2017 undefined 17h31

Camille Deutschmann

Les langues se délient : c'est le constat auquel on arrive à la vue des dernières actualités, avec l'affaire Weinstein et les hashtags qu'elle a engendrés, #BalanceTonPorc ou encore #MeToo. La semaine dernière, Rue 89 a consacré un papier au phénomène du harcèlement sexuel qui sévit aussi au Parlement européen de Strasbourg.

Les porcs sont partout. Heureusement, les langues se délient ; celle de Jeanne Ponté aussi. Cette assistante parlementaire accréditée (APA) du député socialiste Édouard Martin a mis en lumière le harcèlement que subissent les femmes au sein du Parlement européen de Strasbourg en expliquant qu'elle tient un petit carnet, dans lequel elle inscrit depuis trois ans les différents faits d'harcèlement (le carnet en compte déjà plus de cinquante) qu'elle et ses collègues connaissent au sein de l'institution.

Elle explique, selon Rue 89

« Avec ce carnet, je n’avais pas l’impression de faire quelque chose d’extraordinaire. Mon idée, c’était de consigner pour ne pas oublier. J’avais 24 ans quand l’épisode avec le député allemand est survenu [ce dernier l'a attrapée par la taille, ndlr]. Vous imaginez ? Je venais de rejoindre le Parlement européen. Je me suis vite rendue compte qu’ici, certains hommes ont un sentiment de surpuissance. Ils pensent que tout est permis, peut-être sous prétexte que les médias s’intéressent globalement peu à cette institution. »

Mais ce qui a mis ces graves affaires sous les projecteurs, c'est le formulaire en ligne mis à disposition des femmes travaillant à l'institution bruxelloise par Politico, où ces dernières pouvaient relater, anonymement si elles le voulaient, d'agressions et autres incidents dont elles ont été les victimes. Et parmi les témoignages, 27 concernent le Parlement européen de Strasbourg. Deux relateraient même de viols.

C'est ainsi que les discussions au sein du Parlement européen se sont concentrées sur l'ampleur et la gravité du phénomène, qui sévit au sein même de ses couloirs. Pour l'instant, Rue 89 rappelle que le Parlement européen dispose de deux comités de lutte contre le harcèlement, pour le personnel administratif et pour les députés et assistants. Cette affaire a cependant mis en lumière l'urgence de réformer ces structures, l'importance d'aider les victimes comme il se doit et la nécessité de dénoncer tous les porcs, autant qu'ils sont.

Pour plus de de détails, lisez le papier de Rue 89.