Intramuros d’Alexis Michalik : un huis clos sensible entre les quatre murs d\'une prison

undefined 21 septembre 2017 undefined 15h29

Camille H

Alors qu’Edmond est toujours à l’affiche au théâtre du Palais Royal, le très prolifique Alexis Michalik joue sa dernière pièce à la Pépinière. Sa nouvelle œuvre se passe en prison pendant des cours de théâtre hors des codes. Récits de vie enchevêtrés et rythme cadencé, on vous raconte.

La pièce commence sur des bruits tonitruants de portes de prison qui accompagnent les pas de cinq comédiens. Danse glauque entre quatre murs pour passer d’un espace de liberté à un huis clos.


Le pitch

Un metteur en scène un brin autocentré vient faire des ateliers théâtre pour les détenus. Seulement deux prisonniers se déplacent pour ce cours encadré par une assistante sociale inexpérimentée et une comédienne névrosée. Un gangster moderne tchatcheur et un taiseux à l’accent du Sud, semblant sortir d’un film d’Audiard. Le cours commence poussivement devant ce comité pour le moins restreint. D'exercices de théâtre clichés en impros sincères, les cinq personnages vont raconter leur histoire. Le suspense façon Michalik commence.

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Michalik enchante toujours

Pour sa quatrième pièce, le très en vogue metteur en scène ne lâche pas le style qui fait sa force : les histoires s’entremêlent les unes aux autres comme des poupées russes (la petite histoire dans la grande), les décors sont minimalistes et séduisants, et les comédiens excellents.

On se laisse emporter par ces moments où le rythme et la musique s'accélèrent, où les détenus racontent leur vie frénétiquement et nous emportent dans des flashbacks intenses, jusqu'au moment de leur arrestation... Puis on pose les yeux avec beaucoup d'humanité sur la question de l'enfermement. Car plus qu'un thriller, Intramuros nous parle des rêves des prisonniers, de leur façon de sévader et de tenir entre quatre murs. Ces prisonniers, pour qui la possibilité d'un retour à la vie normale semble si lointaine, ne se raccrochent aujourd'hui qu'à leurs souvenirs. 

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Des bémols dans la petite musique Michalik

En tentant de s’attaquer à un sujet plus social qu'historique, Michalik semble tâtonner et parfois, en dit trop. Les ficelles sont (trop) visibles, certains rebondissement téléphonés. C'est dommage, on n'a pas besoin d'autant de sous-titres pour y croire.


Pourquoi y aller ? 

Parce qu'on ressort les yeux brillants d’avoir traversé une histoire haletante toujours centrée sur les liens humains qui se tricotent merveilleusement.


Intramuros 
d'Alexis Michalik

Durée : 1h45
La Pépinière Théâtre
7, rue Louis-Le-Grand - 2e
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