L'un des événements de l'automne est l'exposition consacrée à la carrière du peintre du libertinage, Jean-Honoré Fragonard, qui prend actuellement place au musée du Luxembourg. Et devinez quoi ? On vous emmène en visite privée et on vous fait gagner des places. Une (bonne) idée pour se changer les idées. All you need is love !
C'est le peintre des alcôves du XVIIIe siècle. Mais aussi des paysage bucoliques, des grandes légendes de la mythologie grecque, de scènes de genre, des hommes et des femmes - très belles de préférence. Disciple de François Boucher, partenaire d'atelier de Pierre-Antoine Baudouin, pensionnaire à l'Académie de France à Rome de 1756 à 1761, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) est aussi bien influencé par son maître que par l'art baroque italien. Sa carrière de peintre sera fructueuse, entre de nombreuses commandes et des chefs-d'œuvre tels Le Verrou, dont l'ambiguïté est encore palpable… et qui fut peint en pendant avec une toile religieuse, L'Adoration des bergers ! Après avoir pris sa retraite en 1790 (quelques années après la mort de sa fille), Fragonard part travailler pour les collections du Louvre, ouvert au public en 1793. S'il excella dans le genre de la peinture érotique, on ne sut jamais vraiment quel était son intérêt personnel pour la chose…

« Frago » (pour ses intimes de l'époque) a été surtout porté par les thèmes de la séduction et de l'amour tout au long de sa carrière. Or, comme on peut le constater en visitant cette exposition, l'amour a pris des formes différentes au fil des années ou selon les supports - peinture, dessin ou gravure. Il a aussi bien illustré les contes les plus coquins de La Fontaine que La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, immortalisé l'attraction de la chair dans des peintures inoubliables comme _L'Instant Désiré_ ou _Le Baiser_, des « fêtes galantes » avec Le Colin-Maillard ou L'Île d'amour, les batifolages lesbiens avec Le Lever...

Si l'exposition du Musée du Luxembourg ne peut s'éterniser, faute de place, elle n'en est pas moins très complète : plus de 80 œuvres venues d'Europe et d'Amérique. Chérubins enjoués, courtisanes charnues, jeunes filles en fleurs, jardins propices à la bagatelle, Dom Juan irrésistibles, dieux capricieux... On ne s'ennuie pas une seconde face aux tableaux accrochés sur un mur délicieusement mauve. On aurait presque envie de chuchoter un secret à nos voisins. Avis aux célibataires, Fragonard amoureux pourrait vous donner des idées ! Et comme au Bonbon on est des grands romantiques, on vous fait gagner vos places pour visiter cette expo placée sous le signe de l'érotisme.
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© texte : Sophie Rosemont
FRAGONARD AMOUREUX, GALANT ET LIBERTIN Jusqu'au 24 Janvier 2016 Musée du Luxembourg 19, rue Vaugirard - 6e
