Squid Game : la série va-t-elle tous nous rendre fous ?

undefined 7 octobre 2021 undefined 16h47

Manon Merrien-Joly

Derrière ce titre accrocheur, un fait d’actualité. Dimanche 3 octobre, rue d'Alexandrie (2e). Le public se presse devant le Squid Game Café, un pop-up store où les invités peuvent jouer à certains des jeux disputés dans la série. Après avoir patienté de longues heures sous la pluie dans une file d’attente interminable, beaucoup n’ont pas pu entrer avant la fermeture. Dans les mouvements de foule qui s'en sont suivis, certains en ont profité pour balancer quelques coups à la volée avant de se faire maîtriser par des agents de sécurité... et la police a dû intervenir.

 
Le plus gros succès Netflix, un engouement mondial

« Que diable peut bien receler cette série qui rend maboule toute personne qui la regarde ? »se demandent les novices. La réponse est dans une phrase : vous ne verrez plus jamais les jeux d’enfants du même œil. Pour résumer rapidement la série, Squid Game (“le jeu du calamar”) met en scène 456 personnes qui connaissent de grosses difficultés sociales et financières, et doivent s’affronter au cours de jeux et gagner pour ne pas se faire tuer. Sur le modèle des Hunger Games et autres Battle Royale, le jeu offre aux participant·e·s la possibilité de gagner l’équivalent de 32 millions d’euros, de quoi largement élever leur condition sociale. 

Squid Game, créée par le Coréen Hwang Dong-hyeok, a patienté de longues années avant d’être portée sur le petit écran. Le scénario a été achevé en 2008, et le réalisateur a essuyé de nombreux refus avant de voir son projet diffusé sur la plateforme de streaming. Sortie le 17 septembre dernier sur Netflix, la série est le plus gros succès de la plateforme, devançant La Chronique des Bridgerton, La Casa de Papel et Sex EducationDong-hyeok est par ailleurs connu pour ses longs-métrages Do-ga-ni (2011), un thriller qui met en scène un prof d'arts plastiques veuf qui débarque dans une école où les élèves sont malentendants et qui renferme un lourd secret, et The Fortress (2017), une épopée médiévale.

Les ingrédients du succès de Squid Game ? Une mise en scène ultra léchée, des acteurs au jeu profond et incisif, et une intrigue qui, a rebours de certaines séries de la plateforme, ne se fait pas attendre pour nous empoigner à l’estomac. Cette satire sociale est un savant mélange jouant avec les codes de la téléréalité, du thriller et de l’enquête policière qui ne nous laissent pas une seconde de répit. Aucune caricature ici, les personnages ont du relief : sont enfermés ensemble un chauffeur accro aux jeux d'argent, une Nord-Coréenne qui a besoin d'argent pour faire venir sa famille, un gangster qui souhaite régler ses dettes de jeu, un médecin qui aide des gardiens corrompus à trafiquer les organes des participants morts en échange d'indices sur les prochains jeux...

Et le buzz est sans précédent : Les Vans slip-on, modèle porté par les participants du Squid Game, ont connu une augmentation des ventes de 7800% ; le won, la monnaie sud-coréenne est passé au sommet des recherches de conversion sur Google et, à Manille aux Philippines, les autorités ont installé la fameuse poupée sniper du “Un, deux, trois soleil” aux feux rouges pour inciter à les respecter, sans les balles meurtrières néanmoins. Rassurant.