Comment Paris s’adapte au réchauffement climatique ?

undefined 28 juin 2019 undefined 17h22

Morgane Espagnet

La pollution augmente, le béton devient brûlant, les métros sans clim' deviennent intenables et des îlots de chaleur se créent en plein centre-ville. Alors que la canicule s’amplifie encore, Paris essaie désespérément de rafraîchir son air ambiant. Voici quelque stratégies mises en place par la Ville pour survivre au réchauffement climatique.


1. Des cours de récré débitumées

Toutes les écoles de la capitale sont passées en dispositif "canicule" de niveau 3 (sur 4). Pour mieux protéger les élèves de la surchauffe, la Ville de Paris a mis en place des cours oasis. Le principe est simple : il suffit de remplacer le revêtement de sol en bitume imperméable par un enrobé poreux de couleur clair. De cette manière, le phénomène d’îlot de chaleur est limité. « Le nouveau sol présente le double avantage d’absorber l’eau de pluie et de ne pas emmagasiner la chaleur. À 8h30 alors que le mercure a déjà franchi les 24°C, le revêtement de sol blanc est frais au toucher. Le goudron du trottoir voisin est lui déjà brûlant », explique Brigitte Blanco, directrice d’école au Parisien.

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2. Un arbre de pluie

Alors que les températures quotidiennes parisiennes dépassent les 30°C, le Pavillon de l’Arsenal installe pour la deuxième année consécutive son Arbre de pluie. Un nom poétique pour une invention rafraîchissante. Expérimenté l’année dernière dans le square Schwartzenberg dans le 10e, l’Arbre de pluie est « un dispositif urbain pour lutter contre les îlots de chaleur ». Mêlant rafraîchissement et démarche artistique, cette installation technique sonore et de jeux d’eau se greffe sur des arbres pour nous empêcher de suffoquer. Le principe de l’installation est simple. Établi sur un arbre déjà existant, l'Arbre de pluie fait tomber la pluie lorsqu’il détecte un cri. De fines gouttes de pluie se dispersent à travers les feuilles, créant une douce bruine permettant d’abaisser considérablement la température. Ça va tout de suite mieux, non ?

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3. Des espaces de végétalisation

Lentement mais sûrement, Paris devient une capitale de plus en plus verte. D'ici un an, quatre sites parisiens bénéficieront d'une grande refonte pour y planter des arbres. On retrouve le parvis de l’Hôtel de Ville (4e), le parvis de la gare de Lyon (12e), la placette derrière l’opéra Garnier (9e) et les voies sur berge (4e) qui seront totalement végétalisés d’ici quelques mois avec pour objectif d’améliorer le cadre de vie des Parisiens et de répondre bien évidemment au défi climatique. « Un seul arbre mature au sein d'une plantation d'arbres évapore 450 litres d'eau quotidiennement, soit l'équivalent de cinq climatiseurs fonctionnant 20 heures par jour », affirme Solène Marry, docteure en urbanisme, au Parisien.


4. Du bitume qui retient l’eau

Quand le mercure atteint des niveaux extrêmes, la différence entre Paris et les zones rurales peut atteindre près de 10°C. « Les vagues de chaleur vont augmenter en intensité, en durée, en fréquence… Il faut repenser la ville pour s'y adapter », affirme Anne hidalgo. La solution ? Installer du bitume qui retient la fraîcheur et baisse la sensation de chaleur. Actuellement, des expériences sont menées dans trois rue parisiennes pour tester le revêtement de la chaussée. « Ces 600 mètres de revêtement dans le 15e arrondissement de Paris pourraient tout changer », explique Laurent Royon, enseignant-chercheur à l’université Paris-Diderot, au Parisien. « Cette propriété permet d’avoir un taux de rétention d’eau beaucoup plus important. Il y aura un effet évaporatif plus intense et plus prolongé dans le temps, donc un rafraîchissement de l’air plus important et un confort thermique amélioré », poursuit-il. Pourtant, pour activer les propriétés de ce bitume 2.0, il faut asperger le sol d’eau toutes les demi-heures…

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5. Une circulation différenciée

Face à l’épisode de pollution et de canicule que nous subissons actuellement, la préfecture de police de Paris a mis en place une circulation différenciée. Par réaction chimique des polluants à la chaleur, les températures élevées entraînent une augmentation du taux d’ozone. Jusqu’alors, le déclenchement de la circulation différenciée n’était pas obligatoire. Pourtant, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a demandé dès lundi la mise en place de celle-ci. Seuls les véhicules munis d’une vignette Crit’Air de classe 0, 1 et 2 seront autorisés à circuler à l’intérieur du périmètre délimité par l’A86, soit Paris et la petite couronne. Les autres véhicules, voitures à essence immatriculées avant fin 2005 et diesel immatriculées avant fin 2010 ne pourront pas circuler.

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6. Des routes blanches qui ne réfléchissent pas la chaleur

Cette technique, généralement utilisée sur le toit des immeubles, permet de faire baisser d’environ 7°C la température du sol. « L’asphalte noir emmagasine la chaleur pendant la journée et la redistribue la nuit », explique Christiane Weber au Parisien. « La couleur blanche permet au contraire de renvoyer les rayons du soleil. Un toit exposé au soleil peut atteindre une température de 80°C si sa couleur est foncée et seulement 45°C si sa couleur est blanche ».

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7. Plus de fontaines

Paris ne compte pas moins de 1 200 fontaines, dont 13 qui délivrent de l'eau pétillante. Mais puisque la canicule règne, la Ville de Paris a mis en place un dispositif renforcé avec l’installation de 48 brumisateurs et de 35 prototypes de fontaines dites 2 en 1 (boisson et aspersion). Elles ont été posées à titre temporaire sur des bornes incendies, particulièrement dans les quartiers où ces bornes étaient vandalisées par des ados en quête de fraîcheur. Et bonus : si vous avez décidé de braver la chaleur ambiante, mais que vous mourez de soif car votre gourde est vide, l’application Extrema vous permettra de trouver les fontaines d’eau potable installées dans tout Paris et les points de rafraîchissement. À vous les bassins, brumisateurs et accès à l’eau en tout genre !

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