5 choses à savoir sur Joséphine Baker, nouvelle entrée au Panthéon

undefined 30 novembre 2021 undefined 10h25

Manon Merrien-Joly

Pour reprendre l'image de la journaliste féministe Fiona Schmidt, « si l’histoire pour les hommes blancs est une voiture diesel, alors c’est une trottinette pour les femmes blanches, et une paire de tongs pour les femmes noires ». Le 30 novembre prochain, Joséphine Baker, icône des Années folles et vedette de music hall sera ainsi la première femme noire, et la première artiste issue du spectacle vivant, à être panthéonisée, aux côtés de 81 autres "grands hommes" (notez les guillemets) de la nation française. 

Une pétition baptisée Osez Joséphine circulait depuis mai dernier pour réclamer son entrée au Panthéon, à l'initiative de Laurent Kupferman. L'essayiste soutenait que Baker représente un symbole essentiel à l'unité nationale : « Nous avons besoin de nous rassembler. Et elle incarne cet universalisme à la française, qui est évidemment tout sauf le communautarisme et le repli identitaire. » 

  
Elle a régné sur les années folles

Freda Joséphine McDonald, de son nom de naissance, embarque avec sa troupe de New York à Paris en 1925, direction le théâtre des Champs-Élysées et les Folies Bergère. Après la Première Guerre mondiale, elle devient la première star internationale noire et fait rapidement salle comble. Chanteuse, danseuse, meneuse de revue, actrice, Baker possède de multiples casquettes et suscitera l'enthousiasme des Parisien.ne.s pour le jazz et les musiques noires.

 
Elle a joué un rôle important dans la résistance

Joséphine Baker devient un agent du contre-espionnage français dès le début de la Seconde Guerre mondiale, par ses fréquentations de la haute société parisienne. En 1940, elle s'engagera dans les services secrets de la France libre en France puis en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Parmi ses actions les plus célèbres : la dissimulation de message à l'encre sympathique sur ses partitions musicales. 

 
Elle est une figure de l'antiracisme

Aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques aux États-Unis, en France aux côtés de la Licra, Joséphine Baker s'est imposée dans la lutte antiraciste. En 1963, elle participe à la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté organisée par Martin Luther King : elle y prononce un discours, vêtue de son uniforme de l'armée de l'air.

 
Elle est une icône de la haute couture française

Très copine avec Christian Dior et Pierre Balmain, le manque de moyens qui a suivi la Seconde Guerre mondiale ne l'a pas empêchée de porter leurs robes sur scène à son retour des États-Unis en 1949-1950.

Elle était bisexuelle

Si Joséphine Baker a été mariée à plusieurs hommes, elle a également eu des liaisons amoureuses avec des femmes. Parmi ses amantes connues, l'artiste mexicaine Frida Kahlo ou l'écrivaine française Colette. Pourtant, elle a chassé de son foyer l'un de ses fils, Jarry Bouillon Baker, l'envoyant chez son père parce qu'il était homosexuel et que selon les dires de son fils, elle craignait qu'il ne « contamine » ses frères.