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Pourquoi un stérilet géant était installé place de la république à Paris ?

undefined undefined 19 novembre 2025 undefined 13h00

Jérémy Pennors

Ce mardi 18 novembre, les passants de la place de la République à Paris ont croisé une silhouette pour le moins inhabituelle : un stérilet géant, dressé au milieu de l’esplanade avant d’être rapidement démonté. L’installation, baptisée « Freeda », fait partie de la tournée européenne Freeda Womb, imaginée par plusieurs organisations féministes. Leur objectif : rendre visible la menace qui plane sur les droits sexuels et reproductifs dans le monde.

Sur une pancarte, le géant blanc annonçait : « Bonjour, je suis Freeda, je suis un stérilet. Je suis un moyen de contraception sûr et efficace. » Une manière directe de rappeler quels outils sont en jeu derrière les décisions politiques.


Des millions de contraceptifs promis… puis condamnés à la destruction

Car si Freeda sillonne l’Europe, c’est pour dénoncer une situation jugée « alarmante » par les ONG. En cause : la décision de l’administration Trump de détruire des contraceptifs financés sous Joe Biden, officiellement destinés à des femmes d’Afrique subsaharienne via l’USAID.

Stockées en Belgique, les cargaisons se retrouvent aujourd’hui au cœur d’un bras de fer diplomatique entre Bruxelles et Washington. Pire encore : mi-novembre, les autorités belges ont révélé que 20 des 24 camions remplis de pilules et dispositifs contraceptifs ont été mal entreposés, les rendant inutilisables.

« C’est une situation catastrophique pour les milliers de femmes et de filles qui devaient les recevoir », alerte Sarah Durocher, présidente du Planning familial, déplorant au passage « le silence impressionnant de la France ».


Un silence français qui interroge

Alors que les associations se mobilisent, certaines pointent un manque d’engagement du gouvernement français. « Cela rend la France un peu complice de la politique de Trump », regrette Sarah Durocher, rappelant l’importance du rôle diplomatique de Paris sur ces sujets.

Pour les ONG, l’urgence est désormais de sauver les quatre cargaisons restantes, encore intactes. Le passage de Freeda à Paris se veut donc un électrochoc visuel, une manière de faire entrer dans l’espace public un sujet trop souvent relégué aux marges : la réalité matérielle et politique de l’accès à la contraception pour les femmes les plus vulnérables.

Et si le stérilet géant n’a pas duré longtemps, son message, lui, est bien destiné à rester.