Une collecte de tampons pour les SDF

undefined 8 mars 2016 undefined 01h00

Olivia

C’est quelque chose qui concerne toutes les femmes dès la puberté, et qui reste pourtant tabou. Finalement les règles, on s’en soucie peu. Elles posent quand même nettement plus problème quand on vit dans la rue. Comment fait-on quand on n’a pas un rond pour s’acheter des tampons ? En décembre, Tara Heuzé, une jeune étudiante de Sciences-po, a lancé "règles élémentaires", une collecte de produits d’hygiène pour les femmes sans-abri. Après le grand succès de cette idée ingénieuse, l'équipe organise une deuxième collecte à l'occasion de la Journée de la Femme. Tous à vos tampons ! 

 

C’est un problème dont personne ne parle et pourtant si évident que Tara Heuzé a mis en avant avec son initiative "règles élémentaires" en fin d’année dernière. L’idée est simple : organiser une collecte pour récupérer des produits d’hygiène féminine - tampons et serviettes. Eh oui, on n’y songe pas forcément mais ces produits sont complètement inaccessibles aux femmes mal logées et aux sans-abris, même dans les centres d’accueil, qui n’ont pas l’argent pour les acheter, nous explique Tara.

règles

Cette idée lui est venue après avoir vu une campagne similaire, "The Homeless Period", lorsqu’elle était étudiante à Cambridge en Angleterre. De retour en France, elle contacte des refuges, des centres d’hébergement d’urgence, et le constat est unanime : « on a zéro stock, ce sont des denrées rares ». Malgré cette problématique, les associations lui expliquent que le sujet est polémique, complètement tabou. Tous ces produits sont collectés lors de la banque alimentaire ou par les restos du cœur, mais toujours sous la bannière de "produits non périssables". « Je trouve cela hypocrite de ne pas les nommer », nous souffle Tara.

thehomelessperiod

En novembre, elle s’est associée avec le Samusocial de Paris pour organiser une collecte sur trois jours à Sciences-po. Le succès a été immédiat et immense. En parallèle, des colis énormes ont été envoyés à une adresse mise en place par le Samusocial de Paris.

Face à cet engouement, Tara ne compte pas s’arrêter là. Elle organise une autre grande collecte le 8 mars, et a pour ambition de nationaliser le projet en organisant des opérations "un paquet acheté, un paquet offert" ou encore en installant des boites à dons dans les toilettes des entreprises partenaires du Samu social. « Un fabricant de coupes menstruelles made in France voulait aussi faire un don de 200 coupes menstruelles pour la campagne, mais il y a une très grosse barrière psychologique et culturelle quant à ce produit », nous explique Tara. « Mais si les femmes passaient le cap, ça changerait tout ».

boite-tampons

Mais qu’est-ce qu’une coupe menstruelle, lui demande-t-on ? « C’est un objet en silicone que tu mets dans le vagin, il n’y a pas de fuites, pas d’odeurs, tu peux le garder 12 heures et le rincer à l’eau claire. C’est très peu connu, 9 femmes sur 10 n’en ont jamais entendu parler. »

Au total, la collecte d’il y a deux mois a permis de récolter 20 000 produits environ, « même pas assez pour un mois », explique Tara. « C’est génial mais ce n’est qu’une goutte dans l’océan ».

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