Coïncidence ou pas, nous avons rencontré le love coach Alexandre Cormont quelques jours avant la Saint-Valentin. A l’heure où les codes de l’amour et de la séduction tendent à être bousculés, nous avons recherché les conseils d'un expert. Et croyez-le ou non, ça nous a bien ouvert les yeux.
Le besoin d’un love coach est le fruit de notre époque
Face à un expert en amour, la première chose que l’on meurt d’envie de savoir c’est : « l’amour, c’est quoi ? ». Alors que l’on a tous notre propre définition de l’amour, Alexandre Cormont le voit plutôt comme « une connexion émotionnelle qui passe entre deux personnes ». Devenu love coach par un « pur concours de circonstances » après un diplôme en sciences humaines et la création d’un blog sur la socialisation, le développement personnel, la confiance en soi etc., il se rend finalement compte de l’importance de la séduction.
Nous sommes pourtant dans une époque où les codes de la séduction, notamment le rapport à l’image sexualisée de la femme, sont en train de changer, avec cette volonté qu'a la gent féminine de changer son image (en se laissant pousser les poils sous les bras, en choisissant de ne plus se maquiller...). La séduction s’en trouve-t-elle redéfinie ? Pas pour Alexandre, qui considère que la séduction, c’est finalement être naturel. « Je prends le cas des femmes qui sont attirées par un homme ; dès qu’elles ont des émotions, elles ne vont pas se comporter avec lui de la même façon qu’avec n’importe quel homme ou leur bonne copine. Stressées, elles vont perdre confiance en elle et du coup leur personnalité va passer à la trappe, elles ne vont pas forcément se sentir investies dans le processus de séduction naturelle. L’enjeu capital est de s’accepter pour être sûr qu’il y a des atomes crochus et qu’on ne joue pas un rôle, qu’on n'est pas en dépendance, qu’on n'essaye pas de se parfaire alors que ce n’est pas vraiment sur ça qu’un homme va juger une femme, ou inversement ».
Alexandre Cormont
Cette poursuite du bonheur symptomatique de notre époque aurait créé ce besoin d’un love coach – qui deviendrait alors cette personne nous permettant « d’avoir un regard différent sur nous-mêmes, et ainsi nous aider à avoir une vie un peu plus agréable ». Une preuve que nous sommes finalement plus ouverts au bonheur et aptes à nous remettre en question, selon Alexandre.
Finalement le but d'un coach est d’apporter des conseils qui vont permettre à la personne de trouver l’amour, de se remettre en question ou de changer ses habitudes. « L’important est de voir dans quel schéma est la personne, comment je peux faire pour rompre avec ces schémas-là et passer à l’action avec une vision différente donnée par le coach », précise le conseiller sentimental.
Les différents schémas de l’amour
Croyez-vous au coup de foudre ? L’amour dure-t-il trois ans ? Peut-on aimer une même personne toute sa vie ? Autant de questions qui nous brulent les lèvres. Le coup de foudre ? Bien sûr qu’il existe, mais le sujet n’est pas là. « Le coup de foudre, c’est l’étincelle mais c’est aussi l’incendie. La moindre petite étincelle va créer un drame interplanétaire. Et pour avoir une vraie relation sentimentale stable, il faut apprendre à contrôler ses émotions et apporter un peu de rationalité dans cet amour passionnel ». Quant à la question de savoir si l’amour dure trois ans, il s’agirait plutôt de cycles, « à partir du moment où on prend son/sa partenaire pour acquis, les problèmes arrivent et du coup il faut alimenter sa relation ». Bien sûr que l'on se lasse au cours d’une relation, mais l’amour est possible toute une vie, « si on se rend compte des efforts que l’on a à faire, c’est à ce moment-là qu’on se rend compte de la puissance de l’amour à la fois dans le positif mais aussi dans l’adversité ».
Au même titre que l’amour ou la séduction, la notion même de couple est également en train d’être redéfinie. Pourrait-on alors aimer plusieurs personnes en même temps ? « A partir du moment où on pense aimer plusieurs personnes, c’est qu’on est en train de dilapider sa vision de la relation et du couple, alors je ne dis pas que j’ai raison, je dirais même qu’on peut aimer deux personnes mais que le couple, c’est une décision, à partir du moment où on a pris la décision de se battre à deux y compris dans l’adversité, je pense qu’on est dans la vision que l’on ne va aimer qu’une personne ». Une chose est sûre : on peut aussi bien tomber amoureux en un claquement de doigts que par étape, mais la clé est de « contrôler cet amour, la passion seule n’est pas recommandée, la base c’est un amour stable ».
Séduction : les Français paumés, les Américains encore plus
Habitant à Miami, en couple avec une Américaine, Alexandre a eu l’occasion d’appréhender la façon d’être des Américains en matière de séduction. « Ils ont ce qu’on appelle "le dating" qui est très codifié, premier rendez-vous au restaurant, deuxième rendez-vous on se retrouve autour d’un verre, et troisième rendez-vous peut-être que l’on consomme, mais pendant toute cette période de dating, on n'est pas forcément en couple, on peut être comme ça pendant des mois, voire des années et du coup ils ont le droit de faire autre chose à côté, ce qui est assez étrange pour moi en tant que love coach ». La chose la plus inquiétante, selon notre expert, étant « qu'ils ne laissent pas leur personnalité parler (...). Aux states ils ont un problème dans la séduction, je parle du charme, de la socialisation, de vraiment créer une connexion émotionnelle. Tout est codifié, tout est chiant aux USA, c’est tellement codifié qu’ils oublient de vivre le moment présent. ».
Et l'expert sait de quoi il parle : « il y a quelques années j’étais à Washington, je m'étais inscrit sur Tinder afin de voir comment la société américaine développait ses rencontres ; je me pointe au rendez-vous, on avait eu des super échanges, et là elle sort son calepin et me pose des questions, "combien de fois tu vas chez le dentiste", parce que là-bas les frais de santé sont extrêmement élevés donc ça lui permettait de calculer mon revenu, mes origines ; pour moi, c’était irréel ».
Une anecdote qui met en lumière nos différences culturelles, mais finalement les problématiques se rejoignent, nous rappelle Alexandre. « Car tout est centré sur l’être humain, sur notre façon d’être, sur le naturel. C’est la clé. »
Pour contacter Alexandre Cormont c'est ici !
et sur Youtube.
