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Thomas Dutronc à la sauce Swinging London

undefined undefined 14 septembre 2015 undefined 00h00

undefined undefined 16 septembre 2015 undefined 16h11

La Rédac'

Cela fait belle lurette que le fils du couple mythique Dutronc/Hardy n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit. Guitariste émérite et chanteur à la voix de velours, il revient avec un troisième album irrésistible, Eternels jusqu’à demain. Rencontre.

Peut-on parler de virage avec cet album, plus accessible et performant que vos deux précédents disques ? J’avais envie d’un gros son, d’aller plus loin, dans un univers plus climatique et plus énergique. D’où le choix de l’enregistrer à Londres, la capitale de la pop, et de trancher dans le vif. Il y a des morceaux qu’on a laissés au placard pour obtenir une efficacité maximale.

En chantant en duo avec votre père, « Je n’suis personne », vous assumez publiquement votre filiation… Absolument. Lorsqu’il a écouté Je m’en fous de tout, mon père aurait bien voulu me la piquer mais j’ai refusé, c’était le point de départ de mon album ! Je lui ai écrit celle-ci, pour un prochain album, sauf qu’en l’interprétant sur scène, j’ai réalisé qu’elle devait vivre tout de suite, en format duo.

On remarque aussi Croc Madam, qui bénéficie de la participation de -M- ? Avec Mathieu Chedid, on s’est pas mal revus ces derniers temps, il m’a offert cette chanson et j’étais ravi. Ce n’est pas mon registre à première vue mais je me suis laissé charmer par cette légèreté, l’aspect ludique du refrain.

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Pas trop effrayant de reprendre Chez les Yé-Yé de Gainsbourg ? Si, mais elle est heureusement assez amusante. Je n’ai pas pris l’affaire trop au sérieux, sinon la pression de chanter du Gainsbourg aurait été impossible à encaisser ! Et puis c’est l’occasion de jouer sur la grille du blues, de faire un clin d’œil à l’Angleterre…

Eternels jusqu’à demain… pourquoi ce titre ? Ces mots sont tirés du duo avec mon père. ça veut dire l’amour, la fête l’été quand on a 20 ans, le temps qui passe, mon regard sur l’âge de mes parents… Ce titre devait à la fois fédérer tout en parlant de moi, très sincèrement.

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Sur cet album, vous avez fait appel à un producteur qui a travaillé avec Paul Mc Cartney ou Kate Bush, rien que ça ! John Kelly est un maître du son, que j’avais rencontré lors d’un duo avec Imelda May. Dès le début, ça a fonctionné. A la fin de l’enregistrement, il n’en revenait pas quand il s’est retrouvé envahi de Français entassés dans le studio qui parlaient fort en donnant leur avis !

Contrairement à vos parents, vous faites beaucoup de concerts. Parce que vous jouez aussi beaucoup de guitare ? J’adore chanter, mais j’ai en effet besoin d’assurer quelques solos de guitare, d’inviter des musiciens légendaires sur scène. Les concerts, c’est des montagnes russes émotionnelles, c’est grisant. Et puis j’adore échanger avec le public, toujours bienveillant et enthousiaste. A côté de ça, j’aime mes habitudes, mon chez-moi, le calme...

Manouche for ever ? Même dans cet album très pop, des morceaux s’en réclament. Cela restera toujours en moi, c’est ce qui m’a construit.

Thomas Dutronc Eternels jusqu’à demain, Mercury/Universal En tournée dans toute la France et au Zénith de Paris le 15 novembre

Texte : Sophie Rosemont