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On a rencontré le petit-fils de Gandhi

undefined undefined 11 septembre 2015 undefined 00h00

undefined undefined 22 septembre 2015 undefined 20h04

La Rédac'

Vous avez vécu avec votre grand-père, pouvez-vous nous parler de l'homme ? Comment était-il dans l'intimité familiale ?

Ça n’a pas toujours été facile d’être le petit-fils d’un homme si grand. Surtout qu’il attendait de nous plus que de n’importe qui. Il a toujours été moralement et ethiquement stricte avec tout le monde, surtout avec la famille, parce qu’il ne voulait pas donner l’impression de nous faire de faveur. Pour lui, la famille représentait l’humanité entière et il essayait de nous inculquer les mêmes valeurs. C'est parfois un chemin parsemé d'embuches, mais ceux d'entre nous qui valorisons son amour et son héritage essayons de notre mieux. On n'y arrive pas toujours, mais on fait de notre mieux.

Il vous a appris les techniques de la non-violence, sujet que vous abordez à l'occasion de la conférence que vous donnez. Pouvez-vous nous raconter comment il vous a transmis cet héritage et quel est-il ?

Quand j'ai jeté un stylo parce que j'en voulais un nouveau, il m'a fait sortir pour chercher le stylo et lui rapporter. Quand je l'ai retrouvé, il m'a dit que lorsqu'on jetait des choses de valeur, aussi petites soient-elle, nous gâchions les ressources de la planète et que c'était de la violence envers la nature. Ces mauvaises habitudes voulaient dire que ceux qui ont de l'argent peuvent acheter et gâcher plus, et que ceux qui n'en ont pas la possibilité doivent vivre dans la pauvreté. Ça, c'est de la violence envers l'humanité.

Il m'a fait dessiner un arbre généalogique de la "violence", avec la violence comme tronc, et la violence physique et la violence passive en deux branches. Tous les jours, je devais analyser et me remémorer tout ce que j'avais fait ou ce qu'on m'avait fait pendant la journée, et le noter sur les branches. La violence passive grandissait plus vite. Grand-père expliquait que la violence passive - discrimination, oppression, gâchis de ressources, l'ignorance de la pauvreté, la gourmandise, sont quelques exemples - était le carburant qui enflamme la violence physique à travers la colère. Alors, si nous voulons éteindre le feu de la violence physique, nous devons couper l'approvisionnement en carburant. NOUS DEVONS DEVENIR LE CHANGEMENT QUE L'ON SOUHAITE VOIR DANS LE MONDE !

Aujourd'hui vous avez repris le flambeau activiste et philosophique. Pourquoi ? L'héritage familial n'est il pas trop lourd ?

Je fais ce que je fais car grand-père nous a appris que toute l'humanité fait partie de notre famille, et que si une personne vit dans la douleur et la détresse, nous devons faire en sorte que cette personne obtienne l'aide nécessaire. Dans notre monde matérialiste, nous avons favorisé la cupidité, l'égoïsme et toutes sortes d'attitudes négatives, et pour préserver ce style de vie, nous avons donné naissance à une culture de la violence. Tout ce que nous possédons doit être protégé car sinon, quelqu'un va nous le voler. On voit la problématique des réfugiés en Europe : l'alternative pour le premier monde, c'est soit d'utiliser la force militaire et empêcher les réfugiés de venir en les détruisants, soit de réaliser que la sécurité de n'importe quel pays du monde dépend de la sécurité du monde entier. L'idée que nous pouvons préserver un coin du monde est dépassée.

Quand j'étais adolescent, je pensais que l'héritage de mon grand-père était un fardeau. Puis ma mère m'a dit : si tu le vois comme un fardeau, ça deviendra plus lourd à mesure que le temps passe, et tu finiras par être écrasé. Mais si tu regardes cet héritage comme une lumière qui éclaire ton chemin, ça deviendra plus facile pour toi.

 

Comment le combat contre la non-violence a-t-il évolué ? Quels visages prend-il aujourd'hui ?

La tragédie de l'humanité est que les figures historiques nous ont montré la voie, mais au lieu de les suivre, nous les mettons sur un piedestal et nous les vénérons. Comme disait Dr. Martin Luther King JR. : « le plus grand péché n'est pas le mal fait par quelques-uns mais le silence de la grande majorité des gens. »

C'est quoi vivre dans la non-violence au quotidien ?

Vivre dans la non-violence quotidienne signifie vivre avec amour, compassion, respect, compréhension et appréciation de l'humanité. Quand nous sommes prêts à rendre la vie des pauvres et en détresse un peu plus confortable et significative, même si cela implique des sacrifices de notre propre confort. Le service à la détresse est la meilleure forme de culte et la meilleure source de bonheur.

 

C'est la première fois que vous venez en France, avez-vous un message spécifique à l'attention de nos lecteurs ?

Mon message aux Français est le même que mon message au reste du monde. Rappelons-nous que nos destinées sont liées, et que ce que arrive à l'un, finit par arriver à tous. Travaillons ensemble pour rendre ce monde un meilleur endroit pour nos enfants et petits-enfants, où la paix et l'harmonie surmontent la peur et la violence.

Après cette interview pleine de couleurs, nous vous invitons à assister à la conférence du petit fils de Gandhi - ARUN, Lundi 28 septembre au cinéma du Grand Rex. Pour remporter l'une des places ainsi que le livre d'Arun Gandhi particulièrement prisé, référez-vous au formulaire ci-dessous.

On s'y donne rendez-vous !

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