Depuis la nuit des temps, les hommes ont des pères. Contrairement à la mère, souvent fêtée, remerciée, honorée, respectée, le papa, même s'il a autorité, est toujours le dernier a avoir un petit dessin à l'école, ou des petites merdouilles fabriquées en cours de techno. Quand tout à coup, dans les années 50, un événement allait faire que tous les papas allaient vite se retrouver, en plein milieu du mois de juin de chaque année, avec des cravates fantaisies un peu cheum.
Fête à but commercial ou non ? L’origine demeure floue. C’est le pittoresque Ferdinand Lop, figure légendaire du quartier Latin, qui aurait imaginé la Fête des pères en 1950. À la fois journaliste, dessinateur, écrivain, poète, humoriste, il est aussi remarquable pour ses nombreuses candidatures malchanceuses à la présidence de la République. Celui qui proposait notamment la construction d'un pont de 300 m de large pour abriter les clochards ou l'aménagement de trottoirs roulants pour faciliter le labeur des péripatéticiennes serait l’instigateur de la Fête des pères.
"Nous ne l’avons pas volé", peut-on entendre de la bouche de papas dans ce petit sketch sur la Fête des pères sorti en 1950. Comme si cette célébration était enfin la reconnaissance méritée de ces pères au statut bafoué.
Considérée au départ comme une idée aberrante, la Fête des pères est effectivement mise en place deux ans plus tard par Roland Pozzo di Borgo, grand homme d’affaires et fondateur de la chaîne de restaurants Bistro Romain, entres autres. Critiquée comme étant une affaire commerciale, Pozzo di Borgo affirme au contraire que « c'est une fête nationale, née de façon presque spontanée », et non de la publicité.
Mais selon d'autres sources, ce serait en fait un fabricant de briquets, la marque Flaminaire, qui aurait inventé cette fête afin de créer une occasion pour offrir cet objet. Au début des années 1950, on retrouve ainsi des publicités avec pour slogan : « Fêtes des Pères ! Offrez-lui un Flaminaire, le briquet qui tient ses promesses ! »
Que l'on penche pour la version d'une origine sans but lucratif ou celle plutôt commerciale, il n'empêche que ce dimanche, la plupart d'entres nous auront probablement une petite attention pour notre figure paternelle, que l'on s'y sente contraints ou non.
Et oui, ils le méritent bien au final !