Live By Night : sombre échec pour Ben Affleck

undefined 19 janvier 2017 undefined 00h00

Louis Haeffner

Ca-ta-strophe. Ce sont les trois premières syllabes que j'ai employées pour qualifier le dernier film de Ben Affleck lorsqu'on m'a posé cette traditionnelle question : « Alors, c'était comment ? » Mais qu'est-ce qui t'a pris Bennie ? 


Une série, malheureusement, est vouée à s'arrêter. Celle des bons, voire très bons films vus au ciné, et qui durait depuis Rogue One à la mi-décembre, prit brutalement fin pour moi ce soir de janvier, dans la salle 6 du Ciné Cité des Halles. Celle des bons, voire très bons films réalisés par Ben Affleck depuis le premier Gone, Baby Gone, prend également fin avec ce terrible gloubi-boulga de trucs pensés à moitié.

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Boston, années 20. Ben Affleck, qui a quand même eu le courage de se réserver le rôle principal - apparemment il assume -, est Joseph Goughlin. Joe est un Irlandais associé à deux Italiens, mafieux malgré lui, ayant un grand cœur et des principes mais pas assez pour suivre la trace de son père, chef de la police locale. Il est intelligent et ambitieux, ce qui le mènera loin, lui permettra de diriger tout le trafic de rhum de la côte est de Floride, de trouver le bonheur avec une "méthèque" du Sud (Zoé Saldana, canon), mais ne l'empêchera pas de tout perdre, car il y a une justice, et les pêcheurs doivent se repentir. Si tout ça vous paraît fouilli et superficiel à l'écrit, il faut vous imaginer comme une longue succession de déceptions à chaque nouvel élément scénaristique introduit : on passe le film à se demander quand ça va devenir bien.

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Il faut en sus ajouter aux nombreuses incohérences du récit de base une voix-off ridicule du début à la fin (celle de Ben Affleck lui-même), Elle Fanning en prêcheuse droguée repentie et suicidaire sous la coupe d'un père protecteur et schizo, un mec à bec de lièvre complètement débile à la solde du Ku Klux Klan, le KKK donc, gratuit et sans intérêt aucun, que ce soit pour le récit ou du point de vue historique, quelques blagues vaseuses vagueument dénonciatrices et même pas drôles, une excellente scène de shoot qui aurait pu presque rattraper le film si elle l'avait conclu, mais non y'a encore 20 min après qui servent à étayer un propos à la profondeur toute relative : si tu déconnes à la base, même si t'es sympa et repentant, c'est trop tard, ça va forcément te retomber sur le coin de la gueule à un moment, alors déconne pas mec. Un truc comme ça.

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On a l'impression d'un gars qui avait juste envie de faire un film se situant dans les 20's pour mettre un chapeau et conduire des vieux tacots, et dont les idées scénaristiques s'empilent avec une cohésion pour le moins bringuebalante. Live By Night de Ben Affleck : un Djenga


Live By Night
, de Ben Affleck

Avec Ben Affleck, Zoé Saldana, Elle Fanning
En ce moment en salles