[ITW] Rencontre avec 47ter, le boys band qui fait fureur

undefined 1 juillet 2021 undefined 13h00

Agathe S

Le sourire jusqu’aux oreilles et de l’énergie à revendre, Pierre-Paul, Blaise et Lopes sortent de scène à la Magnifique Society, enchantés d’avoir fait vibrer les corps, chanter la foule et touché les cœurs pour la première fois de l’été. Emprunt d’un flow urbain aux sonorités pop, 47ter vient de sortir un nouvel album, Légende, ode à la jeunesse et à la vie. On se laisse happer par des textes aussi touchants que percutants qui ne manquent pas de rappeler à quel point la vie est belle. Une pointe d’émotion et une bonne dose d’espoir émanent de cet album aux mélodies entraînantes. Allongés dans l’herbe, face à un live de Sébastien Tellier, on rencontre ces 3 potes dont la sincérité et l’humour marquent autant que leur passion inspire et qui, à 24 ans seulement, sont déjà inscrits dans la Légende.

 
Est-ce que vous êtes en train de vivre la vie dont vous rêviez quand vous étiez gamins ?
Lopes : Carrément ! Là c’est notre première date avec un tour bus, on ne réalise pas du tout, on est avec des potes, c’est incroyable. On ne se rend pas du tout compte, mais oui c’est sûr qu'on vit notre vie de rêve. On ne s'y attendait pas tant que ça, on s’est lancé dans le truc parce qu’on adore la musique. Si ça marchait, tant mieux, si ça ne marchait pas, on aurait quand même fait de la musique. Là ça marche et c’est incroyable ! 


Pierre-Paul :  On espère aller plus loin que ça, on va faire des stades et des Bercy tous les week-ends ! Le stade de France ou celui de Dunkerque.

 
Quand ça ?
Blaise : 2024 ! (Rires)
Pierre-Paul : On verra bien où ça nous mène. Ça peut être dans deux ans s’il se passe quelque chose, dans 5 ans s’il y a un problème. Mais on n’arrêtera pas tant qu’on ne sera pas arrivé au point de « waouh ». Maintenant qu’on est dedans, il faut qu’on aille le plus haut possible. Si un jour on y arrive, on aura réussi tout ce bordel. Mais dans tous les cas, on a déjà réussi, donc on peut mourir demain, on sera tranquille.


 
Vous vous voyez où dans 10 ans ?
Pierre-Paul : Je me vois bien dans une petite maison à la campagne avec un chien qui s’appelle Roberto. Dans 10 ans je pense qu’on sera bien en place. Soit on aura arrêté, soit on sera super en place... et on va kiffer quoi. En faisant de la musique, du cinéma, du jokari, du foot, des claquettes, plein de trucs.

 
Le cinéma, c’est un rêve ?
Pierre-Paul : Moi, je faisais de la musique et du cinéma avant qu’on marche avec 47ter, en mode si il y en a un qui marche, j’y vais. Là il y a eu la musique, alors on y va à mort, et il y a peut être un jour où je me mettrai dans le ciné, on verra bien. Dans tous les cas, 47ter c’est à la vie à la mort. Peut-être qu’on fera de la musique pour les autres, peut-être qu’on fera de la musique pour plein de trucs.


© J.Dera - La Magnifique Society

Dans vos morceaux, vous parlez beaucoup de jeunesse. Est-ce par peur de vieillir ?
Pierre-Paul : C’est uniquement parce qu’on est jeune et qu’on ne connait que des trucs de jeunes.
Blaise : On raconte ce qu’on est en train de vivre en fait. À 40 piges, on dira la même chose.
Pierre-Paul : On pourra toujours raconter les histoires des autres, des histoires qui nous touchent et qui ne nous arrivent pas, ou d'autres qu'on ne connait pas. Plein de trucs différents, ça dépend, on verra.

 
C’est quoi être jeune aujourd’hui pour vous ?
Pierre-Paul : Bonne question… C’est essayer de profiter de sa vie. En fait le problème c’est qu’il y a beaucoup trop de gens qui ne kiffent pas leur vie. L’idée de la jeunesse, c’est de tout faire pour kiffer maintenant, comme ça quand on sera vieux on aura fait tout ce qu'on voulait faire. 

 
Tu penses qu’à 40 ans tu auras encore envie de kiffer ?
Pierre-Paul : Je serai en plein dedans ! Si tu ne le fais pas à 20 piges, tu ne le feras pas à 40. Si tu kiffes jeune, tu apprends à faire ça. Ça devient ta routine, de kiffer et de profiter. À 40 ans, t’auras tellement kiffé avant que tu vas te poser et ce sera ça le kiff : de ne rien faire…

 
Vous n’avez pas peur d’être mal considérés ou considérés comme un groupe de jeunes qui n'aborde que la jeunesse ? De ne pas être légitime ?
Lopes : En vrai, on fait très peu attention à la légitimité. Au début on faisait les freestyles, c’était très rap, et on a été un peu confronté à ce truc-là de : « C’est qui eux ? Pourquoi ils font du rap ? Ils n’ont pas le droit d’en faire… » On n’a jamais prêté grande attention à ça. En fait, depuis le départ, la devise c’est : « On fait un mélange de tout ce qu’on aime et on ne se pose pas de question. » Si ça passe et que ça marche, tant mieux, et si ça ne marche pas, on fera un autre truc, tu vois. Là, on a eu de la chance que ça marche, donc c’est formidable.

Vos débuts sonnaient rap et vous avez pris un grand tournant pop avec Légende. Comment s’est passée cette transition ?
Lopes : Le rap, on adore ça et c’est ce qu’on écoute le plus. On a commencé par les freestyles "On vient gâcher tes classiques" et c’était vraiment que du rap ! On faisait ça pour ramener une communauté, pour ensuite sortir les vrais morceaux qu’on avait en stock derrière. Après, on a sorti "Plus tard", qui n’a rien à voir avec les freestyles. C’est très calme, ça chante, etc… Et à ce moment-là, on s’est dit : « Si ça se trouve, ça va s’arrêter là, la transition ne va pas se faire et les gens vont détester. » Et tant pis, tu vois. Au final, ça a accroché et "Plus tard" c’est notre clip qui a le plus de vues, encore aujourd’hui. Donc on a continué, on a fait "L’adresse", puis Légende. Et on ne se pose aucune question de direction artistique, de « est-ce qu’on fait plus du rap, est-ce qu’on fait plus de la pop ? ». On fait ce qu’on kiffe et, au final, c’est vrai que c’est beaucoup plus pop. 

 
Vous n’avez pas peur de l’image de "boys band" ?
Blaise : On est un boys band !
Pierre-Paul : Justement, on la recherche ! Je ne sais pas si vous avez vu sur scène, il y a deux musiciens en plus : à la batterie et au piano. On est 5 mecs sur scène, c’est le boys band ! Le retour des chorés, le retour de tout ce qu’on aime et voilà. C’est l’image qu’on recherche !

 
Est-ce la preuve d’un gain en maturité ?
Lopes : Même à l’époque des freestyles, il y a toujours eu ce truc. La pop, on en fait, et c’est beaucoup plus accentué sur Légende, mais en vrai, depuis toujours, on adore les sons avec les gros refrains, avec les « oh oh oh », les trucs un peu "hymne". Depuis toujours on est là-dedans tu vois, il y a juste eu des étapes avant, des freestyles, etc… On a toujours adoré ça. 

 
Comment se passe votre processus de création ?
Lopes : Pierre écrit et nous on fait la musique. On bosse chacun de notre côté et quand on bosse ensemble, c’est qu'il y a déjà un bon début. Après, il n’y a plus qu’à poser les voix. Mais on ne commence jamais de zéro ensemble, sinon on perdrait trop de temps sur des détails. Par exemple, Blaise peut passer 5h sur un piano, moi je peux passer 2 jours sur une guitare.


© J.Dera - La Magnifique Society

 
Vous prenez donc le risque de créer des choses qui ne vous plaisent pas à tous les trois.
Lopes : En vrai, on est connecté. Quand il y en a un qui fait un truc, c’est comme si on n'était qu’une seule personne. On se sait. On fait de la musique depuis tellement longtemps. Pierre ne nous montrerait pas un texte sans être sûr que ça va nous plaire. Après il y a des ajustements, c'est normal. Mais à partir du moment où il nous montre la maquette, on sait que ça va nous plaire.
Pierre-Paul : En gros, moi, j’écris tout le truc et je ne leur montre pas tant que je ne suis pas persuadé à 90%. Généralement, on se connait tellement que, si moi je suis sûr, les gars vont kiffer. J’ai plein de trucs que je ne leur ai jamais montrés parce que j’ai estimé que ce n’était pas assez puissant, pas assez cool.

 
Et comment tu écris ?
Blaise : Avec un stylo. 
Pierre-Paul : On part d’abord de la musique. Et la musique inspire une situation, un thème, ou des paroles. Parfois tu vas juste faire du yaourt et ça va ressembler à une phrase. Et puis après tu vas faire une histoire autour. Parfois dans la musique t’as envie de parler de ça, parfois ça inspire un thème, c’est hyper aléatoire. Je n’ai pas vraiment de règle.

 
Vous sortez où à Paris ?
Pierre-Paul : Au studio, on se retrouve avec nos potes et on boit des coups. On reste chez nous, au 47ter.

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