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Le Bon Bock : le plus vieux restaurant de Montmartre s’offre une nouvelle jeunesse

undefined undefined 11 septembre 2025 undefined 12h00

Maria Sumalla

Installé depuis 1879 au pied de la Butte Montmartre, Le Bon Bock est de ces institutions qui traversent les époques sans jamais perdre leur éclat. Réouvert en mai dernier par Benjamin Moréel et Christopher Prêchez – déjà connus pour avoir réveillé le mythique Petit Bouillon Pharamond – le restaurant joue la carte d’un retour aux sources. Une cuisine franche, une atmosphère élégante et conviviale, et une pointe d’audace suffisent à lui redonner toute sa superbe.


Une institution qui traverse le temps

Depuis plus de 150 ans, Le Bon Bock écrit sa propre histoire sur la rue Dancourt, à deux pas du métro Anvers. Fréquenté jadis par les illustres Manet, Toulouse-Lautrec, Van Gogh ou encore Apollinaire, le lieu était un repaire joyeux où l’on trinquait autour d’un verre – souvent d’absinthe. Plus qu’un restaurant, il est resté le symbole d’un Paris populaire et festif, attaché à ses traditions mais ouvert aux esprits libres.

Le nom même de l’établissement traduit cet héritage : un “bon bock”, c’était alors un bon moment partagé autour d’un verre. Aujourd’hui, Moréel et Prêchez reprennent le flambeau avec un même amour du patrimoine parisien. Leur ambition ? Respecter cette âme canaille tout en lui apportant un souffle neuf. 


Le charme intact d’un décor d’antan

Pousser la porte du Bon Bock, c’est remonter le temps. Boiseries patinées, fresques murales, objets d’époque et lumière tamisée composent ce cadre hors du temps. La salle vibre d’une atmosphère chaleureuse façon Belle Époque : on y retrouve l’âme d’un Montmartre bohème, celui où poètes et artistes se retrouvaient pour célébrer la vie. 

Mais l’adresse ne se contente pas de cultiver la nostalgie. Chaque jeudi, vendredi et samedi, le lieu se transforme en piano-bar, renouant avec son esprit festif. Des artistes, choisis par la direction ou même par les clients, y donnent des concerts intimistes dans la salle dissimulée au fond de l’établissement où trône un piano. Un véritable écrin de convivialité, pensé pour réinventer les soirées parisiennes d’aujourd’hui.


Une cuisine française, sincère et généreuse

Aux fourneaux, c’est le chef Salim Soilah, ancien du Petit Bouillon Pharamond, qui mène la danse. Fidèle aux grands classiques de la cuisine française, il les interprète avec finesse tout en proposant une carte riche en viandes et poissons, sans oublier quelques options végétariennes. Oeufs mimosa à l’ancienne, os à moelle, foie gras maison, suprême de poulet aux champignons, bœuf bourguignon, vol au vent, pâté en croûte… Les desserts, eux, rappellent l’esprit bistrotier, simples et gourmands comme on les aime, à l’instar de la brioche perdue au caramel beurre salé d’Isigny ou encore le baba au rhum. 

La carte change trois fois par an et s’accompagne d’un semainier qui évolue selon les saisons et les envies du chef. De quoi surprendre les habitués tout en respectant l’esprit d’authenticité. Ici, pas d’esbroufe : l’assiette est franche, généreuse, à l’image de l’hospitalité du lieu. Un vrai retour aux sources, qui prouve qu’à Montmartre, certaines institutions savent se réinventer sans jamais perdre leur âme.

Le Bon Bock (New owners June 2025)
  • 2, rue Dancourt – 18e
  • +33 1 42 58 95 52
  • Site web
  • 4.3 / 5