L'heure est grave. Un sondage vient de révéler que pour 27% des Français, l'auteur d'un viol est moins responsable si la victime portait une tenue sexy. Pardon ?
L'info pourrie
Désolé de ternir ce charmant mercredi après-midi avec une info pleine de connerie. Mais, apparemment, 27% d'entre nous considèrent qu'une victime de viol habillée de façon sexy serait en partie responsable du crime qu'elle a subi. Oui, oui, c'est ce qu'affirment les résultats d'un sondage (50% hommes et 50% femmes) fait par l'association Mémoire Traumatique et Victimologie. On fait pas les fiers.
Chaque jour, 33 plaintes pour agression sexuelle sont enregistrées. Malgré ce chiffre, les stéréotypes et à priori sexistes à propos du crime sexuel persistent. Comme le sondage le montre, la représentation du viol chez les Français est empreinte d'un sérieux coup de vieux. Les viols, systématiquement relayés dans la rubrique "faits divers" qui ignore leur fréquence, gravité et le traumatisme de la victime, sont en réalité un problème majeur de santé publique.
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Plus en détails, le sondage montre que deux tiers des Francais pensent que les hommes ont une sexualité plus simple (quoi que cela veuille dire) mais plus difficile à maîtriser... Et, 19% des personnes interrogées considèrent que quand une femme dit « non » à une relation sexuelle, en fait, ça veut dire « oui ». C'est accablant. Et c'est malheureusement à cause de telles convictions, et une culture du viol bien ancrée dans notre société, qu'une personne porte plainte pour viol toutes les 40 minutes en France.
Le tweet de trop
Des résultats qui dépriment dans un contexte d'inégalité hommes/femmes dont on ne fait que parler. En effet, jeudi soir dernier, sur les écrans dans "Plus belle la vie", on voyait un viol conjugal. Alors que ce choix scénaristique aurait pu participer à sensibiliser les téléspectateurs enfoncés dans leur canapé, l'équipe de la série lâche un tweet scandaleux qui sonde les réactions face au viol. Résultat : ils se confondent en excuses minables, mais le mal est fait.

Les solutions ?
En réaction aux 27% des individus qui estiment que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a eu une attitude provocante en public, de nombreuses associations font férocement campagne contre ce victim-blaming (ou le renforcement du tort de la victime).
Une association anglaise a remué l'opinion publique l'année dernière avec le hashtag #thisdoesntmeanyes (ça ne veut pas dire oui). L'initiative adopte comme slogan : « une mini-jupe ne veut pas dire oui, des lèvres rouge ne veulent pas dire oui, un clin d'œil ne veut pas dire oui... Ce que je porte et ma façon d'agir ne sont pas des invitations ».
A Paris, pour ceux qui veulent se mobiliser pour tuer ces chiffres révoltants, contactez l'asso Parisienne CFCV ou Stop Harcèlement de Rue, deux leaders du combat anti-violences sexuelles.
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