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Végétalisation, nouveau hall… À quoi ressemblera la gare du Nord en 2029 ?

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Jérémy Pennors

Avec 257 millions de voyageurs accueillis en 2023, la gare du Nord conserve son statut de plus grande gare d’Europe. Un chiffre vertigineux qui a poussé la SNCF à lancer une seconde phase de modernisation, dans la continuité du programme « Horizon 2024 ».

Présenté début décembre aux usagers et aux riverains du 10e arrondissement, le projet « Future Gare du Nord » entend répondre à l’augmentation constante des flux, sans tomber dans la démesure du très contesté projet StatioNord, abandonné en 2021.

Au cœur du chantier : le terminal « Transmanche », qui accueille notamment les Eurostar. Entièrement réaménagé, son hall verra sa capacité augmenter de 60 %, passant de 12 570 à 33 000 voyageurs par jour à terme. Les espaces seront repensés pour fluidifier les circulations et transformer la passerelle du quai transversal en véritable lieu de vie, avec zones d’attente et commerces.


Une gare plus verte et mieux intégrée à son quartier

Un nouveau centre opérationnel d’exploitation, installé au-dessus des voies du hall Transilien, doit aussi permettre une gestion plus efficace du trafic ferroviaire. Autre pilier du projet : la végétalisation et la requalification des espaces extérieurs. Longtemps pointée du doigt pour son aspect minéral et étouffant, la gare du Nord veut tourner la page des îlots de chaleur. Sept arbres doivent être plantés devant le hall Transilien, accompagnés de jardinières et de cheminements piétons élargis sur la place Napoléon-III.

Des aménagements salués par la mairie du 10e arrondissement, qui y voit une amélioration nette du cadre de vie. La surface commerciale augmentera, mais de manière mesurée : 640 m² supplémentaires seulement, loin des projets précédents jugés trop mercantiles. Un choix assumé, en cohérence avec les objectifs du Plan local d’urbanisme bioclimatique de la Ville de Paris.


Circulation, stationnement et accès nord : les points de tension

Reste la question épineuse de la circulation autour de la gare. Stationnements sauvages, embouteillages, déposes anarchiques de taxis et VTC… Les riverains dénoncent depuis longtemps une situation chaotique. Si la SNCF assure avoir créé des zones de dépose dédiées en souterrain, la réalité est toute autre : la majorité des prises en charge continue de se faire en surface.

La Ville de Paris planche désormais sur des mesures plus contraignantes, comme l’interdiction de l’arrêt des véhicules rue de Compiègne et la limitation de l’accès des VTC via la géolocalisation. Autre sujet sensible : l’accès nord de la gare, côté boulevard de la Chapelle, toujours absent du projet. Faute de financement, les pistes de passerelle ou de liaison piétonne sont au point mort, au grand regret des élus et des associations d’usagers. Un dossier qui pourrait revenir sur la table à partir de 2026.