Deux femmes noires avec de grands yeux bleus, une large rangée de dents et une énorme bouche rouge. Elles regardent en souriant une chaîne brisée. Cette fresque réalisée par Hervé Di Rosa représente l’abolition de l’esclavage, décidée par l’Assemblée nationale en 1794. Pourtant, 28 ans après, la fresque sur toile fait à nouveau parler d’elle.
Jeudi 4 avril, le romancier Julien Suaudeau et la réalisatrice Mame-Fatou ont lancé une pétition en ligne pour faire retirer une fresque commémorant l’abolition de l’esclavage, exposée dans les couloirs de l’Assemblée nationale depuis 1991. Le problème ? Les deux personnages noirs sont représentés avec des lèvres surdimensionnées reproduisant selon eux un stéréotype raciste. « Cette œuvre constitue une insulte humiliante et déshumanisante aux millions de victimes de la traite, ainsi qu’à tous leurs descendants » expliquent les deux auteurs.

Il se trouve pourtant que tous les personnages de l’artiste Hervé Di Rosa présentent cette caractéristique, quelle que soit la couleur de leur peau. L’artiste représente ainsi tous ses personnages avec de grands yeux bleus et des lèvres surdimensionnées. Une représentation pop cartoon qui, lorsqu’elle sert à commémorer l’abolition de l’esclavage, suscite de nombreuses critiques.
La pétition qui exige le retrait de l’œuvre a déjà recueilli plus de 2 500 signatures.
