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Ce marchand de journaux pas comme les autres récompensé par Emmanuel Macron

undefined undefined 10 juin 2025 undefined 12h00

undefined undefined 10 juin 2025 undefined 12h10

Clémence Varène

Il existe à Paris quelques personnalités absolument indissociables de leur quartier. Ce fut le cas de Michou, par exemple, qui enflamma pendant des décennies les nuits de Montmartre. Et c’est la même chose pour Ali, figure emblématique du 5e et du 6e, qui tout au long de sa carrière peu commune, n’aura eu de cesse de faire sourire les passants en scandant des titres loufoques tout en brandissant ses journaux. Une destinée pas comme les autres, que le président Emmanuel Macron s’apprête à saluer.


Un parcours unique

C’est à l’âge de 20 ans qu’Ali, d'origine pakistanaise, arrive en France pour la première fois. Et s’il commence comme plongeur dans un restaurant rouennais, très vite, lors d’un séjour à Paris, il tombe sous le charme des vendeurs à la criée, à l’époque encore nombreux dans les rues de la capitale. Ni une ni deux, il se lance dans le métier (alors qu’il ne parle que très peu français), et travaille pour Libération, et surtout Charlie Hebdo.

Dans les années 90, il se tourne ensuite vers Le Monde, suite à des différends avec le nouveau rédacteur en chef du journal satirique. Seulement, voilà, les Unes du quotidien attirent moins que celles de l’hebdomadaire. Il décide alors d’inventer ses propres slogans, souvent en rapport avec l’actualité, pour attirer les lecteurs. « C'est officiel : Marine Le Pen n'est plus raciste ! », « Charles Martel arrête les Arabes à Poitiers » ou encore « Assassinat d'Henry IV »… Ces accroches humoristiques sont devenues, tout au long de sa carrière, sa marque de fabrique.


Une récompense amplement méritée

Pourtant, au fil des années, tous ses collègues désertent les rues de la capitale, jusqu’à le laisser seul. Ali n’en démord pas pour autant, et même si les clients se font plus rares, il persévère avec son activité, et commence même à se diversifier, en lançant en 2021 son food truck aux abords du jardin du Luxembourg. Une persévérance et une mise en valeur d’un métier oublié qui lui valent aujourd’hui d’être salué par le président de la République en personne.

En effet, la Tribune du Dimanche a révélé ce week-end que le marchand de journaux avait reçu un courrier d'Emmanuel Macron, dans lequel l’homme d’État lui annonce qu’Ali va prochainement être nommé au grade de chevalier dans l’ordre national du Mérite. Une belle récompense pour celui qui a passé sa vie à essayer de faire sourire tous les passants sur son chemin.