Une majorité de femmes lesbiennes restent cachées dans le monde du travail

undefined 12 mai 2022 undefined 15h15

Maria Sumalla

Si le 26 avril dernier on célébrait la journée de la visibilité lesbienne, ce mardi 10 mai, on nous a montré la réalité de la situation. Voilat : c’est le nom de l’étude sortie par Ifop, en collaboration avec l’association Autre Cercle, organisme leader pour l’inclusion de la diversité LGBT+ au travail. Une étude qui interroge sur la visibilité des femmes lesbiennes dans le milieu du travail. Un bon nombre restent cachées, invisibles, par peur de discriminations LGBTophobes, en plus du sexisme encore présent. D’autres, choisissent de se rendre visibles, et subissent discriminations, voire même agressions lesbophobes au sein de leur entreprise. De quoi tirer la sonnette d’alarme.

© Extrait de la conférence de presse vidéo VOILAT, le 10 mai 2022

Autre Cercle se place comme l’organisme leader pour l’inclusion de la diversité LGBT+ au travail. Avec Ifop, ils ont interrogé 2400 lesbiennes ou bisexuelles, dont 1400 ont été actives professionnellement entre novembre 2021 et janvier 2022. Après près de 88 entretiens, quelles sont les conclusions ? Moins de 50 % des sujets interrogés ont fait part de leur sexualité à leurs collègues de travail, et moins d’un tiers en ont informé leur supérieur hiérarchique direct.  Des chiffres qui parlent d’eux même, sur l’invisibilité lesbienne ou bisexuelle dans le monde du travail dit « masculin ».

Discriminations et violences 

Dans le cas où les femmes lesbiennes et bisexuelles sont rendues visibles sur leur lieu de travail, beaucoup sont victimes de violences verbales. 62 % d’entre elles ont déjà entendu des termes LGBTphobes être prononcés au travail, même si, l’homophobie est répréhensible par la loi. Au total, c’est une femme lesbienne ou bisuexuelle sur 2 qui se retrouve victime de discriminations ou agressions après leur coming out. Insultes, injures, moqueries, propos vexants… Finalement, plus d’un tiers avoue avoir quitté son emploi. Si l’étude est alarmante, elle évoque aussi la détresse psychologique de celles qui subissent ces violences : 45 % assurent avoir déjà eu des pensées suicidaires. 

Grâce à cette étude, Autre Cercle cherche à faire changer les choses dans le monde du travail pour la visibilisation des LGBT+. L’idée étant d’assurer un meilleur accueil des femmes bisexuelles et lesbiennes en entreprise en sortant un livre comprenant l’étude et un programme pour tout employeur.

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