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Le Louvre en sale état ? Sa présidente alerte sur la dégradation du musée

undefined undefined 26 janvier 2025 undefined 09h30

Flora Gendrault

Le Louvre en piteux état ? Si, il y a encore une semaine, le musée apparaissait plus vivant que jamais lors de la Nuit des fous, événement vibrant destiné à clôturer en grande pompe son exposition sur les Figures du fou dans l’art aux côtés de Zaho de Sagazan, Madame Arthur ou du collectif La Horde, les coulisses semblent bien moins roses. Sombres, même. Au point que sa présidente, Laurence des Cars, sonne l’alerte dans une lettre envoyée mi-janvier à Rachida Dati, ministre de la Culture. Plusieurs dangers menaceraient l’un des joyaux du patrimoine français. 


Des bâtiments sursollicités 

Dans cette lettre, qui a pu être consultée par nos confrères du Parisien, la présidente du Louvre pointe différentes dégradations qui fragilisent la structure même du musée aux 72 735 m2. Les bâtiments, « trop sollicités », « arrivent à un niveau d’obsolescence inquiétant », commence-t-elle par dénoncer. Puis elle détaille ses « avaries », ses espaces « parfois très dégradés », voire « plus étanches », ainsi que « d’inquiétantes variations de températures mettant en danger la conservation des œuvres » : ne sont ainsi pas seulement menacés les murs, mais aussi les trésors qu’ils abritent. 

Un des facteurs de la dégradation progressive du musée ? Sa fréquentation. Si le Grand Louvre voulu par François Mitterrand dans les années 80 est « structurellement dépassé », c’est parce qu’il a été conçu pour 4 millions de visiteur·euses par an. Or, il en a accueilli jusqu’à plus de dix millions avant le confinement, et 8,7 millions en 2024. 


Un confort de visite remis en question 

Et, toujours selon Laurence des Cars, il faut voir comment ces millions de passant·es sont reçu·es dans les différents espaces de l’édifice. Elle y va franco : visiter le Louvre serait devenu une « épreuve physique ». « Accéder aux œuvres prend du temps et n’est pas toujours chose aisée. Le visiteur ne dispose d’aucun espace lui permettant de faire une pause. L’offre alimentaire ou les sanitaires sont en volume insuffisant, largement en deçà des standards internationaux. La signalétique doit être entièrement repensée », énumère-t-elle. Rien ne va, tout est à refaire. 

 
Des travaux d’envergure prévus au Louvre ? 

Mais alors, quelles solutions face à un tel chantier ? Ce dossier arrive peut-être au pire moment pour le gouvernement, alors que l’examen du projet de loi de finances est toujours en cours au Sénat. Financer de tels travaux reviendrait à cher, très cher, alors que les budgets alloués aux institutions culturelles subissent des coupes toujours plus importante pour répondre au déficit public. D’autant que le montant des travaux n’est pas chiffré dans la lettre : pour le moment, et toujours selon Le Parisien, des discussions sont en cours entre la présidence, le ministère de la Culture et le Louvre. 

Parmi les pistes envisagées pour repenser les espaces, des travaux globaux de restauration et de sécurité, la création d’une entrée supplémentaire à l’extrémité orientale du palais, ou encore une nouvelle approche de la Joconde en salle des États, qui manque de « clefs de compréhension ».