Loop : remplacer le recyclable par le réutilisable

undefined 30 janvier 2019 undefined 17h13

Jeanne Gourdon

Des multinationales ont eu la bonne idée de se réunir autour d’un projet : Loop. Un projet contre le plastique à usage unique qui a de l’avenir. On vous explique.


Vous n’êtes pas sans savoir que les restaurants, par exemple, ne jettent pas dans la poubelle à verre les bouteilles de coca. Pourquoi ? Car elles sont consignées, mises dans des boites, renvoyées à l’entreprise puis remplies à nouveau. Une belle loop (boucle en anglais). Le même concept était utilisé il y a bien longtemps avec le système des bouteilles de lait apportées chaque matin dans des bouteilles en verre puis récupérées en fin de journée. Il est plus que jamais temps de se pencher sur la question.


Alors, c’est quoi le concept de Loop ?

Le recyclage tel qu’on le connaît aujourd’hui fait difficilement ses preuves. C’est coûteux, partiellement efficace et surtout, les gens ne sont pas vraiment sensibilisés et actifs. Loop, c’est une coalition de marques et multinationales qui ont bien compris ces enjeux. Ils se sont regroupés autour de l’entreprise TerraCycle, qui veut recycler le non-recyclable et est bien décidée à convertir les consommateurs à l’utilisation quotidienne de conditionnements réutilisables plutôt que recyclables ou pire : jetables. En gros, l’idée n’est pas de recycler mais de réutiliser.


Le défi de Loop face au plastique

Tom Szaky, co-fondateur de TerraCycle, explique au magazine Fast Company : « Nous sommes aujourd’hui en charge de la plus grande chaîne de recyclage de déchets plastique de l’océan. Nous récoltons, nous traitons, puis ça repart chez Unilever ou Procter & Gamble. Mais on jette de plus en plus de plastique dans l’océan, donc quels que soient nos efforts pour le nettoyer, nous ne réglerons jamais le problème. C’est ainsi qu’est née l’idée de Loop. Pour nous, le problème ce n’est pas le plastique en soi, c’est le fait de ne l’utiliser qu’une fois. Et c’est ce que Loop va essayer de changer ».

D’abord accessible aux habitants de New York et Paris, l’idée est que le consommateur commande des produits sur la plateforme (biscuits, huile, déodorant, eau…), ensuite Loop, en partenariat avec UPS, livre les produits dans des emballages spécialement conçus par les marques pour être nettoyés, stérilisés puis réutilisés. Pas de recyclage, pas de gaspillage et pas de poubelle, tout est renvoyé dans une usine spéciale pour les remettre en circulation.


Mais tous ces allers-retours, ce n’est pas top pour l’émission de CO2, non ?

C’est vrai qu’on pourrait croire que tant de trajets en voiture pour deux ou trois bouteilles en verre, c'est pas super éco-friendly. Cependant, Tom Szaky réplique que cette empreinte écologique reste toujours plus faible que celle de la fabrication puis du transport d’un emballage à usage unique ou recyclable. Il annonce un chiffre de 50 à 70% d’économies par rapport à une solution traditionnelle. Au final, peu de consommateurs seront concernés, seulement les plus avertis, la plupart garderont leur mode de consommation habituel.


Exemple d'emballage réutilisable

Carrefour, Tesco, Danone et d’autres grandes marques joueront le jeu. Espérons que plus de marques se joignent à la danse et non pas seulement pour "verdir" leur image. En tout cas, espérons que Loop pourra chambouler la production, la distribution et la consommation des produits du quotidien. La plateforme sera lancée au printemps 2019.