D’où vient le nom de votre rue ? De Lutèce à la Commune en passant par Napoléon et Haussmann, la capitale n'a cessé de changer de visage en même temps que de noms de rues. La rue Royale ne l’a pas toujours été par exemple, idem pour les rues à la gloire de l'ancien régime. Découvrez ce que cachent les illustres plaques bleues nommant nos rues adorées...
Depuis sa création à l’époque gallo-romaine et au fil du temps, des époques et des régimes, les rues de Paris ont sans cesse changé de nom. Pendant longtemps (du Moyen Âge à l’Empire), les noms des rues évoquaient leurs caractéristiques particulières comme la rue Blanche (parce que c’est à travers elle qu’on descendait les blocs de plâtre) ou la rue des Poissonniers. Elles servaient ainsi plus à désigner qu’à honorer. Pas compliqués pour un sou, les Parisiens appelaient donc les rues en fonction des propriétaires locaux et/ou des métiers qui s’y exerçaient : rue de la Verrerie, de la Ferronnerie ou encore celle de la Grande-Truanderie.
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Angle rue Pierre Lescot et Grande-Truanderie, Paris 1908[/caption]
Grande mode aussi en ces temps révolus, celle de nommer les rues en fonction d’une église ou d’un couvent attenant comme la rue Saint-Martin, la rue Notre-Dame-des-Champs… Vous pouvez même vous amuser à en trouver d’autres… Après la Révolution de 1789, ces noms à consonance religieuse sont rayés de la carte. Ainsi, la rue Notre-Dame-des-Victoires devient rue des Victoires-Nationales, la rue Royale la rue de la Révolution par exemple. Sous l’Empire (à partir de 1804), les rues se vantent et se voient rebaptisées à la gloire des batailles gagnées : Iéna, Rivoli, Austerlitz. Napoléon III continue sur cette lancée en mettant en avant les victoires en Crimée par les rues de l’Alma, Turbigo ou encore les boulevards Sébastopol ou Magenta.
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rue de Rivoli, Paris 1908[/caption]
Comme un témoignage de l’Histoire, les rues adoptent donc les pensées et combats du moment. Ainsi la rue Béatrix-Dussane dans le 15e s’appelait autrefois la rue de la Smala en référence à l’Algérie française. De la même manière, les rue Marx Dormoy, Jean-Pierre Timbaud ou la place du Colonel Fabien rendent hommage aux Résistants après la Libération de 1944. Notre époque étant - heureusement ou non - moins revendicative, le nouveau quartier de la BnF dans le 13e est plus poétique et porte les noms de nos écrivains : Jean Anouilh, Marguerite Duras ou Georges Duhamel.
Vous connaissez dorénavant l’histoire des rues pour lesquelles vous vous battez au Monopoly !
