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L’Autolib\' va-t-elle disparaître ?

undefined undefined 1 juin 2018 undefined 16h35

undefined undefined 18 juin 2018 undefined 15h29

Manon Merrien-Joly

Nouveau coup de théâtre dans la grande pièce intitulée Amour, gloire et transports à Paris. Après le capharnaüm de l'installation du nouveau Vélib', l'Autolib' provoque la tourmente auprès de la Mairie de Paris.


Les acteurs :
 Vincent Bolloré, industriel breton à la tête du groupe éponyme, propriétaire (entre autres) ; le Syndicat Mixte Autolib’ Vélib’ Métropole (le SAVM, qui regroupe les 98 communes d’Île-de-France où se déploient les stations de voiture et vélib' en libre-service) ; la Mairie de Paris incarnée ici par Bruno Julliard, Premier Adjoint d'Anne Hidalgo.

L'intrigue : dans une lettre datée du 25 mai dernier, le groupe Bolloré (qui dispose depuis 2011 d'une délégation de service public pour Autolib'*) réclame au SAVM 40 millions d'euros par an, jusqu'à échéance du contrat en 2023. La cause ? Le déficit cumulé par l'entreprise. Le PDG du groupe Vivendi n'est tenu de combler un trou financier éventuel qu'à hauteur de 60 millions d'euros au terme du contrat. On vous laisse calculer la différence à la charge des villes franciliennes. Selon les informations du Monde, le plan d'affaires le plus récent établi par Bolloré prédit un déficit cumulé en 2023 de 293,6 millions d'euros. 

Du côté de la Mairie de Paris, on conteste le montant de la facture et on met en cause la gestion "extravagante" du dossier. C'est Bruno Julliard qui s'est exprimé : « Nous sommes animés par la défense des intérêts des Parisiens. Bolloré détient une délégation de service publique depuis 2011, on entend bien qu’il assume. Nous refusons de payer pour sa gestion extravagante du dossier Autolib' (...) Jusqu’en 2016, l’entreprise nous a affirmé son intention de redresser elle-même les comptes de son service. Puis le groupe a changé de position et nous a fait parvenir un nouveau plan d’affaires faisant état d’un déficit de 179 millions d’euros en 2023. Aujourd’hui il charge encore la barque… Nous contestons totalement ces chiffres ! »

Le prochain épisode : après une procédure de conciliation houleuse et sans résultat, c'est le tribunal administratif qui devrait trancher entre les deux camps. Les contribuables parisiens vont-ils mettre la main à la poche ? Bolloré va-t-il revoir la somme du déficit à la baisse ? Doit-on se préparer à un Autolibgate ? Restez connectés pour connaître la suite.

*c'est-à-dire qu'il constitue un opérateur économique impliqué, dont la rémunération est essentiellement liée au résultats d'exploitation d'Autolib'.