Les Jeux asiatiques d’hiver 2029 organisés… dans le désert d’Arabie saoudite

undefined 4 octobre 2022 undefined 17h22

Sarah Leris

En 2029, les Jeux asiatiques d’hiver prendront place en Arabie saoudite. Plus précisément dans la future ville de Neom, projet délirant d’une mégalopole de 250 fois la taille de Paris construite dans le désert sur les bords de la mer Rouge pour le prix de 500 milliards de dollars. Derrière le projet, le prince héritier Mohammed Ben Salman qui souhaite « redéfinir le tourisme de montagne dans le monde ».

Les Jeux asiatiques d’hiver comprennent 47 épreuves sur neige ou sur glace, parmi lesquelles des compétitions de ski, de snowboard, de hockey sur glace et de patinage artistique. Les épreuves sportives doivent se dérouler à Trojena, secteur montagneux de Neom à 50 km à l’est de la mer Rouge, où les températures pourraient atteindre zéro degré l’hiver d’après les promoteurs, et, de manière générale, afficheraient dix degrés de moins que dans le reste du pays.

Il n’en reste pas moins qu’organiser des jeux d’hiver dans un pays désertique, et que construire toute une mégalopole pour l’occasion, ressemble à s'y méprendre à une catastrophe écologique annoncée. Trojena, qui devrait être achevée en 2026, comprendra des pistes de ski ouvertes toute l’année, un lac artificiel d’eau douce, des chalets, des manoirs et des hôtels de luxe.


Un projet plus conséquent

Trojena n’est qu'une petite partie du projet du prince Mohammed Ben Salman. Son idée, créer une véritable "smart city", Neom donc, qui accueillera 1,5 million de personnes en 2030 et 9 millions d’ici 2045. Située dans le nord-ouest du pays, elle inclue Trojena dans les montagnes et sa station de ski, mais également une ville verticale bien-nommée "The Line" : 500 m de hauteur pour 170 km de long et seulement 200 m de largeur, au milieu du désert. L’architecture permettra de surperposer maisons, écoles, administrations, parcs publics… et donc « d’accéder à tout en moins de 5 minutes à pied ». Et pour aller en longueur, un réseau de transports publics reliera un bout à l’autre en 20 minutes. Mais de nombreux problèmes restent à régler, notamment la gestion de l’entrecroisement de la ville avec les couloirs de migration de millions d’oiseaux.

Choqués ? Ce n’est pas tout. Le projet ahurissant de Neom comprend une lune artificielle, des plages phosphorescentes, des taxis drones volants et des valets-robots, parmi quelques autres lubies technologiques comme un réseau Internet haut débit partout sur le territoire, un système de reconnaissance faciale généralisé, et… un e-gouvernement en charge de la vie administrative et sociale, organisé comme une société privée et dont les habitants pourront acheter des parts en bourse.

Autre scandale, la construction a obligé 20 000 membres de la tribu des Howeitat à quitter le territoire qu’ils occupent depuis des siècles. Certains d’entre eux ayant protesté ont été arrêtés, torturés ou tués. À part ça, sauvez la planète, débranchez le wifi et portez des cols roulés.