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La Gaîté Lyrique lance un nouvel appel à l’aide après le retrait de la direction

undefined undefined 27 février 2025 undefined 11h50

undefined undefined 28 février 2025 undefined 21h07

Flora Gendrault

L’avenir de la Gaîté Lyrique est plus que jamais incertain. « Sans intervention » de la Ville d’ici vendredi, la direction de l’établissement culturel annonce, dans un communiqué publié ce mercredi 26 février, qu’elle se retirera du site, occupé depuis près de trois mois par 446 migrant·es (selon le dernier décompte, fixé au 21 février). Une situation « explosive » et « indigne » qui ne lui permet plus d’être « en mesure d’assurer la gestion, l’entretien et l’exploitation du bâtiment ».


Des violences croissantes 

Les salariés, « qui ont exprimé à plusieurs reprises leur pleine confiance et soutien à la direction », ont, eux, fait valoir leur droit de retrait mardi. En cause, les récentes « alertes incendie » et le « départ de feu dans les espaces occupés » survenu le 21 février, constituant « un danger grave et imminent » pour celles et ceux qui effectuaient jusque-ici des rondes 24h/24 sur le site. La Gaîté Lyrique dénonce notamment une « promiscuité intenable » entre les occupant·es, propice à des violences « croissantes, en gravité et en fréquence ». 


L’inaction des autorités administratives décriée 

En « offrant une aide d’urgence en plein hiver » sur le site, les salariés ont « pallié au mieux les carences des autorités administratives », alors qu’aucune solution de logement n’a encore été trouvée par la Ville de Paris, propriétaire des lieux. La direction indique dans son communiqué l’avoir informée de sa volonté « de suspendre le contrat de concession qui la lie à celle-ci, à compter du vendredi 28 février », poursuit le communiqué. 

Sans réponse, les équipes quitteront le bâtiment et suspendront « l'exécution des contrats des prestataires (sécurité incendie, sûreté, hygiène, propreté, collecte des déchets…) ». Concrètement, les différents espaces de l’établissement culturel, d’une superficie totale de 2000 m², ne seraient plus entretenus, et pourraient être durablement endommagés en cas d’incident. 


L’évacuation, une solution ? 

Saisi par la Ville de Paris, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l'évacuation dans un délai d'un mois. La Mairie avait alors indiqué qu'elle ne ferait néanmoins pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l'État, compétent en matière d'hébergement d'urgence, à « prendre ses responsabilités ». 

Interrogée par Le Parisien, Léa Filoche, adjointe d’Anne Hidalgo en charge des solidarités, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés, déplore « le grave désengagement de l’État en matière de prise en charge des publics à la rue, en particulier les jeunes en recours de reconnaissance de minorité ». Chacun se renvoie la balle, donc, sans l’intention de terminer le match. La Gaîté Lyrique, elle, indique qu’elle ne reprendra la gestion du bâtiment que lorsque « les autorités compétentes auront mis à l’abri les occupants ».