Décidément, les Gilets jaunes n'en finissent pas d'inspirer. Ce dimanche, le mouvement artistique et révolutionnaire Black Lines a réalisé une fresque d'une centaine de mètres sur un mur de la rue d'Aubervilliers, ayant pour thème l'hiver jaune. Leur but, questionner.
Le groupe, composé de graffeurs, peintres, street-artists, pochoiristes ou encore adeptes du collage, est né en mai 2018 pour les 50 ans de Mai 68, et a vocation à s'emparer de l'actualité afin de pratiquer "un art conscient".
« En tout, une centaine d'artistes se sont déjà mobilisés pour nous sur des thèmes engagés comme les réfugiés, les média ou encore l'écologie. Ce sont des gens qui ont les mêmes influences que nous, mais qui viennent de mondes artistiques différents, c'est super intéressant », nous confie Lask, l'un des deux fondateurs du mouvement avec Yvan Kebadian.
Il n'était donc pas suprenant que Black Lines embrasse le mouvement des Gilets jaunes pour en faire une œuvre collective. 
Ernesto Novo
De part et d'autre de la fresque, on peut apercevoir des portraits de Christophe Dettinger, le boxeur à l'origine d'une polémique, des scènes de combats entre manifestants et forces de l'ordre, ainsi que des représentations de bavures policières. « On ne bride pas les artistes, ils ont une totale liberté, c’est un mouvement de gens adultes qui assument leurs positions », nous confie Lark. « Certains sont dans la caricature, d'autres font du réalisme, du symbolisme ou encore de l'expressionnisme. C'est très riche. »
Vince
« On a choisi le noir et blanc pour donner l'impression d'une capture de la réalité en temps réel et intemporel, c'est notre marque de fabrique. » 
Nicolas Skio Scauri
« Pour l'ensemble de nos projets, le but est de décloisonner et rassembler sur un seul et même mur des artistes du monde entier. Un peu comme des musiciens qui improviseraient ensemble », conclut Yvan. Une œuvre forte mais éphémère, qu'il faut vous dépêcher d'aller admirer.
Black Lines
Rue d'Aubervilliers – 18e