Pas de pitié le 1er mai. Jean-François Bandet, patron des boulangeries Bo & Mie et propriétaire d’une douzaine de boutiques (dont six à Paris), s’est vu écoper d'une amende de 78 750€ pour la simple et bonne raison qu’il a ouvert boutique le jour de la Fête du travail en 2021. Une prune salée qui survient quatre ans après les faits – avec convocation au commissariat de Paris en prime – qui fait un tollé parmi les acteurs du secteur. On vous explique.
Une amende salée pour le 1er mai
Les faits remontent à 2021. Le 1er mai, traditionnel jour férié célébrant la Fête du travail, Jean-François Bandet décide d’ouvrir trois de ses boutiques Bo & Mie à Paris, avec 21 salariés, tous volontaires et payés le double. Après tout, de nombreux commerçants font de même ce jour-là. Manque de pot, une visite d’un inspecteur du travail est tombée à l’adresse rue de Turbigo dans le 2e, avec tour complet de la boutique, des documents administratifs et tutti quanti. Et ça ne loupe pas : quelques mois plus tard, Jean-François Bandet reçoit un courrier lui indiquant qu’il est redevable d'une amende de 78 750€ précisément, pour avoir ouvert ses enseignes le 1er mai. Dans le détail, l’amende sanctionne de 750€ par salarié (21 donc ce jour-là), le tout multiplié par cinq car le patron est considéré comme une personne morale.
"Un fast-food peut ouvrir le 1er mai, mais pas une boulangerie artisanale."
— C à vous (@cavousf5) April 23, 2025
Ni fleuristes ni boulangers n’ont le droit d’ouvrir le 1er mai. Ils manifestent leur colère dans la Story de @mohamedbouhafsi #CàVous pic.twitter.com/iUDOXnex1q
Eh oui, peu de personnes le savent, mais boulangers comme fleuristes (cocasse pour un 1er mai) ont interdiction d’ouvrir le jour de la Fête du travail. Une règle que Jean-François Bandet a du mal à saisir, puisque « les McDonald’s, les Starbucks et les Pizza Hut, eux, ont le droit d’ouvrir », précise-t-il à 20 Minutes. Un flou juridique qui a tout de même donné droit à l’Inspection du Travail de pénaliser Bo & Mie, proposant à l’époque à son patron de payer directement une amende de 10 000€ garantie sans suite. À l’époque, Jean-François Bandet a refusé, jugeant la situation démesurée. Sans nouvelle depuis plus de trois ans, il a finalement été convoqué au commissariat de Paris ce mercredi 23 avril.
Une proposition de loi déposée
La polémique ne concerne pas seulement Bo & Mie, puisque d’autres commerçants ont pris la parole, dont une boulangerie marseillaise qui s’est confiée à France Bleu, indiquant toujours prendre le risque d’ouvrir le 1er mai. En réponse à tout ce raffut, des sénateurs centristes ont déposé une proposition de loi, explique BFMTV, permettant ainsi aux établissements qui ont déjà l’autorisation d’ouvrir le dimanche (comme les boulangeries et les fleuristes) de pouvoir également ouvrir le 1er mai.
La proposition de loi portée par la sénatrice de Vendée Annick Billon vise à adapter « le droit aux réalités du terrain » précise-t-elle à BFMTV. Si le texte est adopté, pourront alors travailler les salariés des établissements et services « dont le fonctionnement ou l'ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public ». Ce samedi 26 avril, l’AFP a déclaré que le gouvernement appuyait cette proposition et comptait bien « soutenir cette initiative ».
.@HerveMarseille, Président de l'UDI et Président du groupe @UC_Senat au Sénat, a été interviewé par @BFMTV sur la proposition de loi qu'il porte avec @AnnickBillon, Sénatrice de la Vendée, pour que les boulangers et fleuristes puissent ouvrir le 1er mai. pic.twitter.com/kb8ipSDHn5
— UDI (@UDI_off) April 28, 2025
