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Anne Hidalgo prête à racheter le BHV pour en faire « un beau lieu mixte »

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Jérémy Pennors

Le feuilleton du BHV Marais n’en finit plus de rebondir. Ce mardi matin, lors du Conseil de Paris, la maire socialiste Anne Hidalgo a pris la parole pour annoncer une position forte : si les murs du BHV étaient mis en vente, la Ville de Paris se porterait acquéreuse

Objectif affiché : agir « préventivement » face aux inquiétudes croissantes autour de l’avenir du magasin, de l’emploi et plus largement du centre de la capitale.

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Coup de théâtre au Conseil de Paris

Dans un contexte tendu, marqué par l’installation controversée de l’enseigne chinoise de fast fashion Shein, la mairie entend reprendre la main. « J’ai proposé que la Ville se mette en position d’acquérir le bâtiment et d’y développer un projet d’envergure », a expliqué Anne Hidalgo, évoquant un programme mêlant commerces, activités économiques et logements, dont une part de logements sociaux et abordables. Une ambition résumée par la maire en une formule : faire du BHV « un beau lieu mixte ».

Depuis l’arrivée de Shein en octobre dernier, le BHV est au cœur d’une vive polémique. Plusieurs marques ont quitté les rayons, des salariés se sont mis en grève et une partie de la clientèle boycotte désormais le grand magasin. Une situation explosive qui fragilise encore un peu plus un site déjà en pleine mutation.


Shein, la goutte de trop ?

Ces turbulences viennent aussi compliquer les plans de Frédéric Merlin, patron du BHV, qui avait annoncé en juin son intention de racheter une partie des murs, actuellement propriété du groupe Galeries Lafayette.

Sa société, la Société des Grands Magasins, était alors entrée en négociations exclusives pour l’acquisition du bâtiment. Mais selon plusieurs sources, la promesse de vente devrait prendre fin le 19 décembre, laissant la porte ouverte à d’autres scénarios… dont celui de la Ville de Paris.

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Une idée torpillée par l’opposition

Sans surprise, l’annonce de la maire n’a pas tardé à faire réagir l’opposition municipale. Aurélien Véron, porte-parole du groupe Changer Paris, accuse la mairie de ne pas vouloir sauver le BHV, mais de le « disséquer », dénonçant un projet coûteux et idéologique. Même son de cloche chez Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons à la mairie de Paris, qui estime que la Ville n’a tout simplement pas les moyens d’un tel rachat, rappelant une dette municipale avoisinant les dix milliards d’euros. 

Entre ambition urbaine, crise commerciale et bataille politique, l’avenir du BHV Marais reste donc plus incertain que jamais. Une chose est sûre : le sort de ce monument du centre de Paris est désormais devenu un enjeu hautement symbolique