Les nouvelles mesures détaillées du déconfinement progressif à partir du 28 novembre

undefined 26 novembre 2020 undefined 10h26

La Rédac'


Jean Castex était entouré de quatre membres du gouvernement, Olivier Véran (ministre de la Santé), Alain Grizet, (ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises), Elisabeth Borne (ministre du Travail) et Roselyne Bachelot (ministre de la Culture). 
Le Président de la République avait mentionné mardi un allègement du confinement en trois étapesque le Premier ministre a rappelé, toujours si les conditions sanitaires le permettent. 

Ce jeudi, le Premier ministre "comprend parfaitement la lassitude du peuple français face à une épidémie qui se prolonge, mais ces mesures étaient nécessaires", "aujourd'hui les premiers résultats sont là, la pression épidémique reste forte mais elle se réduit en France, je le souligne, plus que dans les autres pays européens.""alors que nous comptions près de 45 000 nouveaux cas par jour début novembre nous sommes descendus à 15 000 nouveaux cas par jour en cette fin novembre", "nous avons divisé par trois la pression épidémique", complète Olivier Véran. Une pression épidémique qui "reste forte à ce stade"

"Les conditions climatiques hivernales et l'approche des fêtes de fin d'année représentent des risques supplémentaires que nous n'avions pas connus au premier confinement.", a détaillé Jean Castex. 


Ouverture des établissements 

Le samedi 28 novembre marque l'entrée dans la première étape de la stratégie qui autorise le redémarrage progressif de certaines activités en les entourant de mesures sanitaires renforcées : "Nous devons éviter un stop and go qui serait épuisant pour notre pays", prévient le Premier ministre, qui en appelle à la responsabilité individuelle de chacun. 

Les modalités d'ouverture concernent "l'ensemble des commerces jusque-là fermés qui pourront rouvrir samedi 28 novembre, par conséquent les mesures de fermeture de certains rayons dans les grandes surfaces seront levées également à cette date." 

Ces réouvertures devront se faire dans le respect de protocoles sanitaires renforcés qui devront être mis en œuvre par les commerçants : Alain Grizet, ministre délégué aux PME, a détaillé le protocole : "nous serons mobilisés aux côtés des petits commerces et des artisans pour qui cette période de fin d'année est cruciale." Concernant le protocole, "la jauge est portée à 8 m2 par client, elle s'applique à la surface de vente totale, la jauge ne s'applique pas aux employés, lorsqu'un couple ou un parent et un enfant entrent dans un commerce ils compteront pour une seule personne", a précisé le Premier ministre. 

Les commerces devront aussi garantir un système de comptage, assurer lorsque c'est possible un sens unique de circulation, assurer une ventilation de l'air, mettre à disposition du gel hydroalcoolique, assurer un système d'information précis sur la capacité maximale d'accueil, ainsi que sur l'application Tous anti covid et les mesures d'hygiène à respecter. "Nous faciliterons les conditions d'ouverture les dimanches, autorisations jusqu'à 21h", a assuré le Premier ministre.

Les auto-écoles pourront reprendre leurs activités de préparation aux épreuves pratiques dans le respect des conditions sanitaires pratiquées auparavant. Les visites immobilières reprendront aussi le 28 novembre.

Les bars et les restaurants resteront fermés jusqu'à fin janvier, a maintenu Castex, s'appuyant sur les études scientifiques selon lesquelles ils sont des lieux de contamination virale élevée, en lieux clos et où le port du masque ne peut pas être efficace. "Nous allons très fortement accompagner les professionnels du secteur, les aider par des marques de solidarité, en recourant le plus possible à la vente à emporter, en préparant avec eux les conditions de réouverture dès que ce virus sera maîtrisé. Nous pourrions faire de 2021 l'année de la gastronomie francaise, valoriser le savoir-faire de nos bars et restaurants, les aider à moderniser leurs outils de travail".

La limite des 1 km pour heure passe à 20 kilomètres pour trois heures, pour "marcher, faire du sport, profiter de la nature mais pas visiter ses amis ou sa famille. Vous pourrez donc courir dans un stade ou terrain de sport découvert comme pour le tennis, l'équitation, l'athlétisme ou le golf". La chasse et la pêche seront de nouveau autorisées le 28 novembre.

Si les mesures s'assouplissent pour la pratique du sport pour les enfants, les adultes ne pourront pas pratiquer de sporten salle ou de sport collectif avant le 20 janvier. Le week-end prochain marquera aussi la réouverture progressive des lieux de culte, avec d'abord une jauge de 30 personnes qui évoluera en fonction de la situation sanitaire.


Un assouplissement pour le secteur de la culture

"La culture paie encore un lourd tribut à la crise", a déclaré le Premier ministre. "Les acteurs se sont adaptés depuis mars, l'État a été au rendez-vous pour les accompagner et continuera de l'être pour les prochains mois", mentionnant les librairies, disquaires, bibliothèques, archives de nouveau accessibles au public. À partir du 15 décembre, sous réserve des conditions sanitaires favorables, les théâtres, musées et cinémas pourront ouvrir.

Roselyne Bachelot a ensuite pris la parole pour préciser ces annonces : "Devront s'appliquer dans théâtres et cinémas les mêmes procédés et les règles de distanciation physique par groupes de six déjà mis en place pendant la période du couvre-feu. Un couvre-feu sera maintenu à 21h comme pour les commerces, avec une tolérance pour les spectacles et œuvres finissant à 21h avec justificatif du billet de théâtre et de cinéma. Il faut pendant cette période organiser si possible nos journées différemment, c'est un grand bonheur de retrouver l'émotion de la scène et du grand écran. Pourront reprendre les autres activités, cours de théâtre et d'instruments mais pas les cours de chant. Les répétitions, captations et tournages qui bénéficiaient de dérogations vont perdurer, il n'y a pas de raison d'y revenir", a conclu la ministre de la Culture.


Et les vacances de Noël  ?

Jean Castex a aussi évoqué la période des vacances fin d'année où les déplacements seront libres interrégions, et pour sortir du territoire la présentation de tests PCR négatif de moins de 72h sera obligatoire pour les territoires d'Outre-Mer. Les déplacements vers l'étranger seront permis mais compte tenu des conditions rapides d'évolution de l'épidémie, le Premier ministre invite à consulter les conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères dispensés sur le site du ministère.

Concernant les stations de sports d'hiver, "la situation des hôpitaux notamment ne permet pas d'envisager une ouverture pendant les vacances de Noël", a prévenu Jean Castex, en assurant cependant que tout le monde pourra profiter "de l'air pur et des commerces hors bars et restaurants" sans remontées mécaniques et équipements collectif. 

Le couvre-feu sera levé les 24 et 31 décembre "afin de vous permettre de retrouver vos proches", mais pas comme les années précédentes, "il est impératif de limiter le nombre de personnes à table", a affirmé le Premier ministre, en annonçant de prochaines recommandations concrètes avec Olivier Véran un peu avant les fêtes. 


Le soutien économique 

"Le télétravail restera la règle et devra être le plus massif possible.", a déclaré Jean Castex au sujet du travail. "Renforcer l'aide économique aux secteurs les plus touchés par la crise" est essentiel pour le Premier ministre qui souhaite "éviter par tous les moyens aux entreprises de mettre la clé sous la porte" en couvrant leurs charges salariales et fixes avec le Fonds de Solidarité urgence, qui correspond à 10 000 euros par mois, des besoins des PME. Pour les plus grosses entreprises, ce Fonds de solidarité évolue, soit 10 000 euros, soit compensation de 15 à 20 % du chiffre d'affaires mensuel réalisé en 2019 selon le niveau de baisse constaté. 

Concernant les travailleurs précaires, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a annoncé jeudi dans une interview pour Les Echos une "aide exceptionnelle" pour les travailleurs précaires qui travaillaient "significativement" avant la crise du Covid-19. Cette aide individualisée et versée par Pôle emploi doit concerner "environ 300 000 personnes, dont 70 000 jeunes".

Concernant les intermittants, saisonniers et extras, la ministre du Travail a annoncé une garantie de ressources de 900 euros par mois à partir du 1er novembre et jusqu'en février 2021, "sous condition d'avoir travaillé au moins 60 % du temps au cours de l'année 2019". Elle a assuré que "le marché du travail reste dynamique dans son ensemble, le nombre d'offres d'emploi en ligne également."


Le volet social 

"Plus que jamais le dialogue social est indispensable dans notre pays, et le dialogue tout court", a déclaré Jean Castex. "Les jeunes sont les premières victimes de la crise, la raréfaction des petits boulots accroît le risque de précarité étudiante", a-t-il poursuivi, annonçant la création de 20 000 jobs étudiants pour venir en soutien des étudiants décrocheurs, le doublement des aides d'urgence versées par les CROUS, le renforcement du plan 1 jeune 1 solution, le doublement des bénéficiaires de la garantie jeunes (coaching, ateliers de groupe, aide de 500 euros mensuelle), le dispositif d'accompagnement spécifique pour la recherche d'un premier emploi. "Accompagner plus de jeunes, et les accompagner mieux", résume Elisabeth Borne au sujet du Plan Jeunes. 


Après les nombreux couacs concernant les masques et les tests, le gouvernement est attendu au tournant concernant la campagne de vaccination qui devrait démarrer fin décembre/début janvier : la stratégie précise pour la vaccination en France sera annoncée la semaine prochaine, conclut le ministre, qui assure que "le retour à une vie tout à fait normale n'est pas pour tout de suite".