Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. Oui, vous. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Comme on vous aime bien, amis cinéphiles - aussi chelou soyez-vous -, on détaille pour vous dans les lignes qui suivent les films qui sortent cette semaine, enfin du moins ceux qui ont retenu notre intérêt.
Alors qu'est-ce qu'on a cette semaine dans le fourre-tout du début d'article ? Du docu écolo avec le très intéressant L'éveil de la permaculture, qui vous apprendra que la nature faisait quand même sacrément bien les choses avant qu'on vienne y foutre un bordel pas possible, du docu politique dans Retour à Forbach, où l'on cherche à comprendre la tendance frontiste actuellement pregnante chez les populations qui se qualifient elles-mêmes de "pauvres", les différentes réincarnations d'un chien (Mes vies de chien), narrateur de ses propres histoires, Matthew McConaughey en chercheur d'or à la coupe dégueulasse (Gold), et une plongée dépaysante dans les rituels d'initiation d'une ethnie sud-africaine (Les Initiés).
Sous le même toit, de Dominique Farrugia
Allez pour une fois cédons sans resistance aux sirènes de la comédie potache, notre spécialité nationale. On imagine aisément Gilles Lellouche et Louise Bourgoin s'en donner à cœur joie sous la direction de Dominique Farrugia, qui redonne ici vie à Delphine et Yvan, ses personnages cultes de Delphine 1 - Yvan 0. Les deux amoureux ont vieilli et sont maintenant divorcés mais contraints de vivre sous le même toit, avec leurs enfants, ce qui entraîne quelques complications pour notre plus grand bonheur.
Life - Origine inconnue, de Daniel Espinosa
Mon pote Raph sera pas d'accord, il dira que ce film n'est qu'une pâle copie d'Alien, et effectivement ça y ressemble furieusement. Reste que j'adore Ryan Reynolds, et Jake Gyllenhaal, et que les images du trailer proposent un environnement beaucoup plus ouvert et une sensation différente : à celle d'étouffement et de confinement dans le film culte de Ridley Scott, on oppose ici la solitude de l'espace, où il faut rester pour éviter de ramener le mal à la maison. Cruel dilemme... Ça se tente je trouve, et en plus la bestiole a l'air plutôt cool.
Cessez-le-feu, d'Emmanuel Courcol
Ce bon vieux Romain Duris, qu'est-ce que je le kiffe... Y'a rien à faire, il est tout le temps bon, c'est dingue. C'est la raison principale pour laquelle j'irais voir le film, autant ne pas vous la cacher. Le pitch est assez spé : dans les années 20, Georges parcourt depuis quatre ans l'Afrique à la recherche de la paix intérieure, suite à la guerre de 14 où il se comporta en héros. Il décide alors de rentrer en France pour y retrouver son frère Marcel, sourd-muet depuis la guerre et vivant auprès de leur mère...
Glory, de Kristina Grozeva et Petar Valchanov
Voilà un chouette film décalé, une production bulgare qui plus est, ce qui est assez rare pour être souligné. On y suit les tribulations du pauvre Tsanko, un ouvrier préposé à l'entretien des voiries qui découvre un matin un tas de billets. Il le signale immédiatement à la police et devient dès lors une sorte de héros national. Pour le remercier, l'Etat lui organise une cérémonie et lui offre une montre en remplacement de sa vieille Glory. Mais lui il y tient à sa Glory, et il va tout faire pour la récupérer, se heurtant au dédale de l'administration bulgare.
L'Affranchie, de Marco Danieli
Je sais pas pour vous, mais moi j'adore le cinéma italien, surtout quand il nous parle d'amours adolescentes. Ici c'est un peu particulier, puisque l'héroïne de ce film, Giulia, est témoin de Jéhovah. sa rencontre avec Libero, qui vient de sortir de prison malgré son jeune âge, va forcément bouleverser sa vie. Cet amour la conduira à l'exclusion totale de sa communauté, lui promettant cependant une vie nouvelle, pleine d'une liberté qu'elle ne connaît pas, et qui la confrontera vite aux dangers du monde extérieur...