Depuis deux mois, la marque de vêtements Commune de Paris a ouvert boutique dans le 3e arrondissement. Les garants de la mémoire communarde s'insurgent, à tort ou à raison.
C'est à peine si L'Association des Amis de la Commune n'appelle pas au boycott de cette nouvelle boutique du 3e, Commune de Paris, une marque de vêtements dite de catégorie "hipster" et aux prix pas vraiment abordables. La Commune utilisée comme objet de marketing ? Absolument. Une marque à l'opposé très exact des valeurs de la Commune. Néanmoins, un petit rappel historique appelle à nuancer ces propos.
Beaucoup de Parisiens y ont connu la mort, certes, mais à qui la faute ? De nombreux intellectuels contemporains ont refusé de soutenir cette fronde qu'ils jugeaient dangereuse pour Paris assiégée par les Allemands. Par la suite, la Commune, majoritairement composée de pauvres non éduqués, a fait preuve d'une désorganisation totale et a perdu une bataille qu'elle devait statistiquement gagner.
Dans leur bataille, ils ont également brûlé la bibliothèque royale du Louvre, ce que Victor Hugo dénonce dans son poème "À qui la faute". L'écrivain Maxime Du Camp les décrit comme étant "une multitude indisciplinée, raisonneuse, que l’alcoolisme ravageait". Ce qu'oublient les "Amis de la Commune", c'est que celle-ci a échoué dans sa lutte anti-capitaliste contre la bourgeoisie. Aujourd'hui, une cynique marque utilise cette période historique pour vendre ses produits onéreux, n'est-ce pas cohérent ? "Commune de Paris" est aux valeurs économiques et sociales ce que les "hipsters" sont aux valeurs anti-mainstream, c'est à dire l'exact opposé de ce qu'ils sont censés véhiculer.
Tout est donc en ordre dans le 3e arrondissement.