Quand on pousse la porte du 226 boulevard Voltaire, impossible de deviner qu’on entre dans un espace de coworking. L’ancienne distillerie Cusenier du 11e, réhabilitée en 2019, ressemble davantage à un hôtel design qu’à un open-space : verrière industrielle, restaurant avec cuisine ouverte, réception digne d’un boutique-hôtel. Et pour cause : Deskopolitan a littéralement bâti une “ville dans la ville” de 6000 m².
Le campus Deskopolitan Voltaire : tout sous un même toit
Le coworking parisien de Deskopolitan illustre à lui seul ce qui différencie l’enseigne du coworking classique. Ici, pas besoin de sortir pour déjeuner, faire du sport, se faire couper les cheveux ou récupérer son enfant à la crèche : tout est intégré. On retrouve le restaurant Laïa, piloté par les chefs Stéphanie Môquet et Francesco De Stefano (qui a succédé à Tania Cadeddu de Top Chef), sert petit-déjeuner, déjeuner et afterwork. Pas une cantine d’entreprise : une vraie table ouverte au quartier, signée Fuga Family. Côté sport, Episod Fitness occupe 1000 m² dédiés avec 5 studios (yoga, boxe, cycling, bootcamp, athletic training). L’abonnement sport est découplé du bureau : on peut bosser ailleurs et venir transpirer ici.
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La Maison Kangourou, crèche associative agréée PMI (13 berceaux), règle quant à elle l’équation impossible des parents freelances ou en télétravail. Une rareté absolue dans l’univers du coworking français. Alors qu’Audrey Sly, coiffeuse et barbière passionnée, cultive l’art du geste juste et du service attentionné. Elle propose un espace à son image : élégant, calme, et pensé pour prendre soin de soi sans quitter le bureau. Sans oublier barbershop, équipe aux petits soins, potager rooftop... L’approche “work + life” n’est pas un slogan : c’est une architecture complète pensée pour ne plus avoir à quitter le campus.
Architecture : réhabilitation patrimoniale d’exception
Deskopolitan (créé en 2013 par Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon, investi par le Groupe Chevrillon) a misé sur la réhabilitation d’une ancienne distillerie industrielle plutôt que de s’installer dans des tours neuves.
Le campus Voltaire dans le 11e, avec ses 6000 m² ouverts en 2019, prend place dans l’ancienne distillerie Cusenier, redessinée par MoreySmith avec Linda Morey-Smith ainsi que le cabinet d’architecture Franklin Azzi. Idéalement situé à 10 minutes de Nation et de République, il peut accueillir jusqu’à 400 postes. Résultat ? Un campus urbain unique à Paris, une identité forte loin des codes standardisés.
Tarifs et flexibilité : du nomade au bureau privatif
Deskopolitan joue la transparence tarifaire, inhabituelle dans le coworking premium : 7€/h ou 42€/jour pour les nomades (formule hotdesk sans engagement) ; à partir de 620€/mois pour un open-space résident en accès 24/7 ; dès 695€/poste/mois pour un bureau privé : et des salles de réunion à partir de 49€/personne pour une journée Smart Day (tout inclus).
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La clientèle ? Freelances qui valorisent le package restaurant et sport, PME tech (Ubisoft, NFON), startups en scale, équipes projets corporate, voyageurs d’affaires. Le QG de campagne de Benoît Hamon s’était même installé ici en 2017.
Le pari inverse de Morning et WeWork
Pendant que Morning (leader français, environ 50 espaces, filiale Nexity, certifié B Corp) multiplie les sites à Paris et mise sur le réseau étendu (Hôtel de la Marine, Tour Montparnasse, Trévise...) avec des tarifs de 305€ à 1 150€ par mois selon les sites, et que WeWork (600 espaces, 125 villes, sorti de faillite en juin 2024) joue l’échelle mondiale avec son All Access, Deskopolitan a fait le choix inverse : un campus urbain XXL ultrapremium plutôt que 50 points de présence.
L’argument ? Mieux vaut un écosystème complet (avec bureau, restaurant, sport, crèche, coiffeur) sur 6000 m² qu’un simple open-space bien situé. Le coworking devient un mode de vie, pas juste une location de bureaux flexible.
Un modèle qui fait école ?
Avec son positionnement unique à Paris, Deskopolitan confirme sa stratégie : la densité de services plutôt que la multiplication des adresses. Après avoir ouvert un site à Pasteur (15e, 2500 m², privatisé pour une seule entreprise) et fermé son espace Château d’Eau, l’enseigne concentre son offre publique sur son campus Voltaire.
Entre isolement du télétravail et fatigue du flex-office imposé, les Parisiens cherchent un troisième lieu. Deskopolitan a inventé le sien, en misant sur le modèle du campus urbain intégré. Le pari d’un coworking qui ressemble davantage à un club privé qu’à un bureau partagé.



