On connaissait déjà la Ruche qui dit oui!, start-up qui met en relation producteurs locaux et consommateurs pour une rémunération au prix juste. Depuis 2011, les rendez-vous hebdomadaires dans l’une des 800 "ruches" ont réuni plus de 120 000 consommateurs. Depuis février sont lancées les mini-ruches, service de livraison pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer aux horaires habituelles.
Imaginez un peu. Vous êtes chez vous, dans votre chambre de bonne au 7e étage sans ascenseur ou dans une maison coupée de la civilisation. Vous chillez dans votre canapé, devant Netflix, quand quelqu’un sonne à la porte. On vous livre vos courses : jusque-là, rien d’extraordinaire me direz-vous.
Ce qui est extraordinaire, c’est que ce panier de courses ne provient pas du supermarché du coin, mais des producteurs et agriculteurs locaux qui vous livrent directement en circuit court ! On doit le concept à la Ruche qui dit oui! et à son nouveau service de livraison, dit mini-ruche.
Les mini-ruches, comme les ruches classiques, sont tenues par un volontaire qui s’occupe de récupérer les paniers commandés et de les livrer dans un périmètre restreint autour de chez lui et qui fixe lui-même les frais du service rendu. Si vous voulez faire partie de l’aventure, il suffit de s’inscrire sur Internet. En quelques clics, vous pouvez payer en avance un panier qu’il suffira d’aller chercher à la ruche la plus proche ou de se faire livrer, et pouvez même créer votre propre mini-ruche et livrer les paniers à vos voisins.
L’initiative plaira à ceux qui sont loin d’une ruche ou à qui les horaires de distribution ne conviennent pas toujours. Plus besoin de choisir entre aller au yoga et aller acheter son panier de légumes ! Avec ce nouveau service, la Ruche qui dit oui! espère fidéliser sa clientèle encore vivotante malgré sept ans d’existence et 2,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Les nouvelles ruches enregistrent des records de vente, puis l’élan se perd avant de retomber dans les six premiers mois à moins de 50% du chiffre d’affaire à l’ouverture. Pour Patrick, producteur de cidre qui le vend dans une ruche de la capitale, les intentions de l’entreprise sont claires. « Toutes les semaines je vois des nouvelles personnes, et pourtant la fréquentation n’augmente pas car il y en a autant qui arrêtent de venir, par flemme ou manque de temps. Moi je n’ai que 4 ou 5 clients fidèles par ruche. »
Fini le temps des paniers à aller chercher à l’autre bout de la ville, et bonjour carottes bio, chou responsable et jus de pomme local déposés sur notre paillasson. Et même si un pourcentage de 18% du chiffre d’affaires des producteurs est prélevé pour faire vivre l’entreprise et les responsables des ruches et mini-ruches, pour Patrick, ce n’est pas si grave. « Les intermédiaires, je m’en passerais bien, mais 18% de mon chiffre d’affaires, comparé à la marge dans la grande distribution, c’est du pain béni ! »
Lancées en février, les mini-ruches sont déjà au nombre de 300. Pas de doute, elles ont encore de beaux jours devant elles.
Pour s'inscrire : La ruche qui dit oui!
