Curiosités : une nouvelle épicerie anti-gaspi dans le 13e

undefined 22 novembre 2019 undefined 11h43

Juliette Darmon Martinet

10 millions de tonnes, c’est le poids annuel du gaspillage alimentaire estimé chaque année en France. Un gâchis déconcertant qui a lieu à tous les étages, dont 32 % viendraient de la production agricole. Maria, 28 ans et fille de producteur, se révolte contre le gaspillage et a décidé de donner une deuxième chance aux légumes dits déclassés.


Des milliers de tonnes de fruits et légumes de calibres, poids et formes ne correspondant pas aux normes de la distribution sont jetées chaque année. Et c’est justement une aventure née d’un espoir qui pousse Maria à ouvrir Curiosités, au cœur du 13e. Une boutique de fruits et légumes "incompris", qui remet ces produits déclassés sous les feux de la rampe. Curiosités, c’est de l’anti-gaspi, du locavore, des produits locaux et de saison. « Leurs imperfections prouvent simplement leur authenticité. La nature ne produit rien de parfait, elle produit du bon ! » 

 ©Nais Bessaih

Maria travaille en direct avec 7 producteurs en agriculture raisonnée, tous regroupés dans un pavillon en périphérie d’Orléans. « On oppose trop souvent le bio au pas bio, mais il y a de bonnes pratiques dans les deux. On soutient nos producteurs dans leur démarche durable en achetant ces produits déclassés. Pour qu’ils ne soient pas contraints, pour sécuriser leur récolte, d’augmenter la part d’intrants chimiques », nous explique-t-elle. Dans sa boutique anti-gaspi, on retrouve une vingtaine de fruits et légumes de saison, dont un bon tiers sont déclassés, la priorité absolue de Curiosités.

©Nais Bessaih

Puis il y a aussi l’épicerie, avec des légumineuses préparées, des jus artisanaux, du miel et des œufs. Pour aller jusqu’au bout de la démarche, les clients sont encouragés à apporter leurs propres sacs et à ramener leurs boites d’œufs pour une vraie économie circulaire. Et quand les produits sont un peu moins frais, Maria les brade pour éviter toute perte. « Les fruits un peu abîmés plaisent étrangement aux clients, qui apprécient de voir le produit à l’état brut et non brillant comme on les trouve en grande distribution. Ça prouve l’authenticité du fruit et on affectionne d’autant plus ses défauts qui nous inspirent confiance. » 

©Nais Bessaih

Alors si à notre petite échelle on peut réduire ce scandale éthique et social, pourquoi faire la grimace face à une carotte tordue ?


Curiosité

18, rue Wurtz – 13e
Du mardi au vendredi de 10h30 à 19h30
Samedi de 9h30 à 17h30