La MEP met à l'honneur une jeune génération d'artistes internationaux

undefined 4 mars 2019 undefined 16h59

Jeanne Gourdon

Pour sa première saison de l'année, qui débutera le mercredi 6 mars, la Maison Européenne de la Photographie expose deux photographes de renom : Ren Hang et Coco Capitàn, ainsi que deux autres artistes moins connues mais tout aussi incroyables : Yoonkyung Jang et Yingguang Guo.

Yingguang Guo et Ren Hang de Chine, Coco Capitàn d’Espagne, Yoonkyung Jang de Corée, un homme, trois femmes, des styles absolument différents, la MEP met à l’honneur la diversité et la beauté pour sa première saison de 2019.


LOVE, Ren Hang

Cet artiste chinois a marqué toute une génération pour ces photos provocantes, faisant du corps un objet d’art qu’il s’amusait à façonner à son goût. Il est décédé à l’âge de 29 ans, laissant derrière lui une œuvre magistrale qui a beaucoup inspiré. À la MEP, c’est sa première exposition majeure et institutionnelle. Les productions de Ren Hang questionnent sur la relation à l’identité et la sexualité. Dans un pays souvent décrit comme autoritaire, avec peu de libertés individuelles, cet artiste a su bousculer les codes et montrer à la jeunesse chinoise qu’elle peut s’émanciper. Son travail a souvent été censuré ou défini comme de la pornographie, pourtant il disait ne jamais avoir voulu défier l’establishment politique. Sa vision unique est une référence évidente au "réalisme cynique" (mouvement artistique chinois né des évènements de Tian’anmen en 1989). Si vous connaissez déjà ses photos, vous découvrirez aussi ce qu’il a écrit, comme ses poèmes, qui l’ont aidé a surmonté la dépression (jusqu'à un certain point car il s’est suicidé en 2017). Le décollage pour un voyage dans l’univers de Ren Hang, c'est mercredi 6 mars.

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Busy Living, Coco Capitàn

Cette jeune artiste espagnole s’est très vite imposée dans le monde de la mode. Elle a su réinventer le rapport au corps en prenant ses modèles dans des poses plus incongrues les unes que les autres, elle a notamment brillé aux yeux de Gucci. Mais son travail ne se résume pas seulement à la mode, elle allie la photographie, la peinture et les performances à un travail éditorial constitué de slogans et d’aphorismes. Sa première exposition institutionnelle en France montre son travail sous toutes ses coutures, de ses photographies à ses peintures et ses textes avec toujours un fond de problématiques sociales et contemporaines. Elle questionne sur la notion de réalité et de fiction, entre beauté et subversion. L’exposition se construit sur un schéma immersif et chromatique qui risque de vous en mettre plein les mirettes.

Benno on TV1, Londres, 2017 © Coco Capitàn 

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Incandescence, Yoonkyung Jang

Peut-être que ce nom ne vous dit rien et c’est sûrement normal, cette jeune artiste coréenne a gagné le prix Dior de la photographie pour jeune talent en 2018. Elle commence alors son ascension vers le succès dans l’Hexagone. La MEP lui dédie son "studio". À 24 ans, cette artiste est passionnée de photographie depuis son adolescence. Dans la série de portraits qui lui a valu le prix de la maison de Luxe Glimpse of us, elle dévoile des portraits de femmes qui questionnent sur la notion de féminité et de beauté. Elle n’utilise qu’un argentique et son travail sur la couleur et la lumière donne une profondeur magnétique à ses images. Elle capture les questionnements et les doutes de sa génération, connectée mais isolée, fragmentée et parfois perdue face à la globalisation, dans un pays que nous connaissons souvent bien mal : « Nous vivons dans un monde désordonné, l’essentiel est de ne pas s’y perdre ».


Séoul, Corée du Sud, 2018 © Yoonkyung Jang

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The Bliss of Conformity, Yingguang Guo

Cette artiste chinoise a été révélée en 2017 en tant que lauréate du Prix Madame Figaro Chine. Le travail de Yingguang Guo se concentre sur les problèmatiques de son pays, notamment sur la condition des femmes à travers la pratique du mariage arrangé. Sa série Bliss of Conformity se concentre sur le Jardin du Peuple à Shangaï, qui devient le théatre d'un véritable marché de l'amour où les parents diffusent des annonces et cherchent des conjoints à leurs enfants. Ayant fait ses études à Londres, elle a compris le réel problème autour de ces mariages arrangés et pose la question du « poids de ce conformisme ». Elle est habitée par ce désir de changer les traditions de son pays d'origine qui paraissent absurdes pour une artiste ayant été confrontée à la culture européenne. Elle ne fait pas que de la photographie, mais aussi des installations ou des livres, une experience pluri-média et sensorielle. 


Untitled 9, 2016 ©Guo Yingguang

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Ces quatre expositions apothéotiques
seront exposées a la Maison Européenne de la Photographie jusqu’au 26 mai pour les deux premières, Yoonkyung Jang jusqu'au 14 avril et Yingguang Gua du 20 avril au 26 mai. C’est un véritable voyage pour connaître le monde, les mœurs, les sensibilités qui proviennent de pays différents. Une génération bouleversée par d’énormes changements (les artistes n’ayant pas plus de 30 ans) exprimés par des œuvres toutes différentes les unes des autres mais relatant toujours ce désir de liberté et de façonner le monde à leur manière.

Plus d'information sur le site de la MEP