L\'exposition \"Balenciaga, l’œuvre au noir\" va te bluffer !

Rendre hommage au couturier Cristobàl Balenciaga (1895-1972), c’est la volonté du Palais Galliera avec son exposition « Balenciaga, l’œuvre au noir » organisée au Musée Bourdelle dès le 8 mars. Dans l’ancien atelier d’un des grands maîtres de la sculpture du début du XXè siècle ont été disposées les plus belles pièces de celui qu’on surnomme aujourd’hui « le grand père de la haute couture ». Les créations présentées – uniquement noires – trouvent ainsi un écho aux pièces scultpurales d’Antoine Bourdelle. Une expo sensationnelle !

Vous n'y verrez que des créations de couleur noire

Ne vous attendez pas à voir une effusion de couleur, car la place n’a été faite qu’aux créations noires. Pourquoi ce choix ? « Dans un endroit comme le musée Bourdelle, il fallait jouer le radical » explique Corinne Magne, conférencière au Palais Galliera. Mais n’allez surtout pas penser que Balenciaga se limite à ça, «il a été très grand coloriste, il fait des rouges magnifiques, des couleurs… » précise-t-elle.

Un professionnel espagnol de la mode me souffle pendant la visite « Le noir, c’est l’Espagne, c’est l’aristocratie. Pour nous le noir c’est une couleur, tandis que pour vous la couleur c’est Versailles, pensez à l’Escorial (monastère et palais royal du XVIème siècle (NDLR)) comme vous pourriez le comparer à Versailles ici ».

Les pièces de haute couture font écho aux sculptures

Au milieu des sculptures d’Antoine Bourdelle, pour certaines majestueuses, on aperçoit tout d’abord les croquis et les patrons des créations de Balenciaga, puis au fil de la visite dans ce superbe et vieil atelier, on admire des pièces, quelques unes étant à peine discernables au milieu des œuvres du sculpteur. C’est au sous-sol que l’on découvre le clou du spectacle, avec une sélection de robes, manteaux, bijoux tout aussi resplendissants les uns que les autres.

C’est dans une profusion de velours, de taffetas de soie, de crins, de dentelles, de plumes, de paillettes, de broderies, de pampilles que l’on peut admirer robes de cocktails et autres vêtements.  « Ce sont des robes qui n’ont pas de prix », nous confie Corinne devant une robe en velours de broderies, d’une beauté impressionnante.  « Aujourd’hui on n’a plus les moyens de payer à l’heure syndicale des broderies qui sont faites comme ça à la main », précise t-elle.

 © Julien Vidal / Galliera / Roger-Viollet

Les créations n’ont beau être qu’uniquement noires, l’austérité ne pointe pas le bout de son nez pour autant. Les paillettes jouent avec la lumière ; les vêtements miroitent, scintillent, allant presque jusqu'au gris.

Parmi les soixante-dix pièces exposées, vous ne trouverez aucune trace de la robe chemisier ou de la marinière. Et pourtant, on apprendra au détour de la conversation que Balenciaga en est l’inventeur. « Il a pris l’inspiration, il a mis la forme, il l’a mise dans le prêt à porter », raconte Corinne Magne.

Une place laissée à la couleur

Pour contrebalancer ce noir intense, l’exposition termine avec des pièces où ont été ajouté du blanc ou du rose. Cet agrément de couleur adoucit et féminise le vêtement, explique la conférencière. On admire une robe en velours noir avec un ajout de renard blanc sur le col arrondi ou une autre sur laquelle les plumes d’Autruches ont été teintes en blanc.

© Fanny Lebizay

Le rose signe la touche finale de l’exposition. C’est un rose « shocking » qui ponctue avec des rayures incrustées le noir d’un manteau en laine « intemporel, radical, lumineux », un ruban rose poudrée vient souligner la taille d'une robe en crin, et des pampilles flottantes rose pâles viennent enjoliver une cape.

Exposé dans un endroit hors-norme, les pièces d'un des plus grands couturiers du 21ème siècle prennent une ampleur d'autant plus importante. Une chose est sûre, pas besoin d'aimer la mode pour être subjugué par une des expos les plus atypiques du moment.  

Exposition "Balenciaga, l'oeuvre au noir"
Du 8 mars au 16 juillet 2017
Musée Bourdelle
18, rue Antoine Bourdelle - 15e
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