Cézanne et Kandinsky à l’Atelier des Lumières : l'art virtuel à son apothéose

undefined 11 février 2022 undefined 17h10

Bérénice H

Ces derniers mois, les fauves de Dali se jetaient sur nous et nous plongeaient dans l’ambiance surréaliste du peintre. Ce sont maintenant les fleurs et les paysages champêtres de Cézanne qui s’approprient les parois de l’Atelier des Lumières.

Cézanne nous transporte dans sa Provence

Peintre postimpressionniste, Paul Cézanne envahit l’Atelier des Lumières. Son univers vacille entre sa forte influence impressionniste, ses démons intérieurs, et surtout, son attachement à la Provence. L’exposition retrace ces trois mouvements, tous indissociables de l’auteur. 

On est tout d'abord surpris par l’omniprésence des natures mortes, peu mises en avant dans les biographies de l’auteur. Pommes et fleurs viennent enrichir le décor en emportant le visiteur dans un tourbillon de couleurs.


Les pommes de Cézanne © Culturespaces / E. Spiller

Puis, on découvre une phase beaucoup plus sombre de ce peintre : ses autoportraits. Le tout premier autoportrait de Paul Cézanne est peint en 1862 à partir d'une photographie. Il a alors 23 ans. C'est un garçon torturé qui écrit des poèmes violents. Cette noirceur ne le quittera pas. Les violons de la musique d’Emmanuelle Haïm nous transportent dans les agitations de l'artiste. Dans Cézanne chapeau melon, il se dessine la tête redressée, comme prolongée vers le haut par son chapeau melon : le peintre nous défie du regard. L’art numérique prend tout son sens : c'est expérimenter l’art d’une manière émotionnelle. 


Cézanne nous défiant du regard © Culturespaces / E. Spiller

Dans la suite du parcours, la tension s’apaise et le visiteur se retrouve au cœur des villages de Provence. Cézanne apprend dès son adolescence à s'approprier la Provence lorsqu'il part, en compagnie de Zola, se promener des journées entières dans les garrigues qui entourent la montagne Sainte-Victoire. Celle-ci, qu'il peignit tant de fois, est comme le centre de gravité de son imaginaire personnel, que jalonnent aussi les noms de Château Noir, belle demeure au milieu des pins, de Bibémus, site des carrières de la ville d'Aix, ou de Bellevue. Les images mouvantes, flottantes, presque dansantes, retranscrivent à merveille l’ambiance du Sud de la France. Véritable apothéose, cette aller simple pour la Provence est une véritable réussite. On entendrait presque le son des cigales.


© Culturespaces / E. Spiller

Kandinsky nous éblouit avec son art abstrait 

Après « Cezanne, Lumières de Provence », l’Atelier des Lumières présente une création d’une dizaine de minutes, réalisée à partir des œuvres de l’artiste visionnaire, Vassily Kandinsky. L’exposition immersive se déroule en deux temps, scindée par l’avènement majeur de l’invention de l’abstraction. La première partie évoque les débuts figuratifs de l’artiste. À cette époque, bien que sa peinture soit très colorée, on reconnaît parfaitement le sujet de ses peintures. Le folklore, les légendes, les contes, la peinture traditionnelle et surtout Moscou, qui est pour lui l’origine de l’âme russe, vont profondément marquer son œuvre.


Kandinsky © Culturespaces / E. Spiller

La seconde partie est plus expérimentale, dévoilant la force de mouvement et de rythme des formes et de la couleur. Kandinsky découvre l’importance de la couleur car il voit son tableau posé à l’envers. Ainsi, il ne s’occupe plus du sujet mais se concentre sur la couleur et décide d’abandonner définitivement la représentation figurative. C’est ainsi que nait Jaune, rouge, bleu (1925). S’approchant de la musique, la peinture s’affranchit progressivement de la contrainte de la représentation et ne prend plus pour référence le monde réel mais l’intérieur de l’être.


Kandinsky © Culturespaces / E. Spiller

Atelier des Lumières
38, rue Saint-Maur – 11e
Du 18 février 2022 au 2 janvier 2023
Du lundi au jeudi de 10h à 18h. Nocturnes les vendredis et samedis jusqu'à 22h et les dimanches jusqu'à 19h.
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