Derrière les vitres sobres d’une devanture aux teintes bleues pastel, l’ambiance semble paisible à l’intérieur du Céramicafé. Pendant que deux serveuses font tranquillement couler les expressos, plusieurs duos d’ami·e·s se tiennent face aux étagères boisées sur lesquelles s’empilent les bouteilles de peintures en gouache, jouxtant différents types de vaisselle en céramique. Sur quoi ces graines d’artistes vont-iels laisser éclater leur talent naissant ? Bol, mug, assiette, porte-savon, vase ? À elles et eux de choisir la forme, les couleurs, de tester les techniques pour faire de cet atelier un souvenir singulier. « C’est presque de la thérapie par l’art », songe Geneviève Landsmann, fondatrice des lieux.
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L'art sans l'académique
L’idée germe lorsque Geneviève décide de tout plaquer pour aller vivre en Allemagne. Durant cette année et demi à Francfort, elle découvre le « Feierabend », une culture de l’après-travail éloignée de notre modèle qui consiste à finir tôt, vers 16h, pour « s’adonner à toutes formes de loisirs ».
Durant son temps libre, c’est de la peinture sur céramique qu’elle tombe amoureuse, un art méconnu en France qu’elle regrette de ne pas retrouver lors de son retour à Paris. « Aucun lieu ne permettait d’en faire, ou alors de manière trop académique, nécessitant une réservation hebdomadaire, et bien sûr, coûtant les yeux de la tête ». Geneviève ne s’est jamais imaginée entrepreneuse, mais son expérience en finance et sa foi en ce projet lui suffisent. Fin 2018, un business plan, un local et une équipe plus tard, peut-être grâce à l’ « alignement des planètes », Geneviève lance le premier café dédié à la céramique de Paris, et donne son nom aux ateliers.
« Réapprendre la valeur de la patience »
Il aura fallu attendre quelques temps avant de gagner le cœur des Parisien·ne·s, mais aujourd’hui, l’effet de mode a pris. Les Céramicafés, confortablement installés dans le 11e, 14e et 17e, sont l’endroit rêvé pour s’essayer à la peinture sur céramique, au modelage (sculpture sur matières malléables), à la poterie ou encore au Kintsugi, art japonais consistant à réparer des objets avec de l’or. Le personnel conseille, mais les séances assurent aux client·e·s une autonomie complète pour peindre, créer, discuter pendant 1h30. Un instant « hors du temps » qui « déconnecte, presque comme du sport », souligne Geneviève. À la clé, des cadeaux uniques pour soi-même et les autres, qui cuisent 24h et sont récupérés une semaine après leur création, sur place ou en livraison.
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Quand on demande à Geneviève si elle-même se considère comme une artiste, elle répond par la négative en esquissant un large sourire, précisant que son kiff, c’est « le moment, le fait de se surprendre même si t’es pas un as du dessin. Les clients réapprennent la valeur de la patience, la fierté de faire soi-même », et dans une société qui repense ses habitudes et valorise les activités manuelles, effet covid aidant, ça fait un carton.
Brunch végé, la nouveauté
En plus des boissons et pour combler le petit creux des artistes (du dimanche), la cheffe Stéphanie Guillemette a conçu un brunch ô combien copieux. Soupe de butternut, tartine au houmous de tomate-poivron frais, tagliatelles de courgette au pesto, salade de fruit, part de gâteau au chocolat, le tout composé de produits de saison ; il faut mettre le prix (59,90 €, comprenant l'atelier peinture), mais l’expérience semble renversante.
En constante recherche de nouvelles idées, Geneviève et ses associés promettent de faire grandir les Céramicafés parisiens, en commençant peut-être par une « nouvelle adresse dans le Centre ». Nul doute qu’on sera aux premières loges de l’inauguration.
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Céramicafé Geneviève
Le mardi, de 14h à 20h
Le mercredi, de 14h à 21h
Le jeudi et vendredi, de 14h à 22h
Le samedi, de 10h30 à 21h
Le dimanche, de 10h à 20h30
6, rue Saint-Bernard - 11e
ET
42, rue Raymond Losserand - 14e
ET
61, rue la Condamine - 17e
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