audrey-tautou-

Les mille visages d’Audrey Tautou s’exposent à Paris

undefined undefined 11 mai 2025 undefined 17h00

undefined undefined 12 mai 2025 undefined 10h06

Flora Gendrault

Audrey Tautou n’a jamais vraiment aimé les projecteurs, ou du moins ce qu’ils reflètent, mais peut-être préfère-t-elle son image capturée par l'objectif d'un appareil photo. Depuis quelques années, et alors qu’elle a mis de côté l’acting, c’est dans la photographie qu’elle s’épanouit. En témoigne Superfacial, sa toute première exposition parisienne, au Quai de la Photo (13e), dans laquelle l'interprète d'Amélie Poulain se joue des apparences et détourne l’autoportrait pour en faire une expérience à la fois plastique et personnelle. Au fil du parcours, composé d’une cinquantaine de tirages, elle questionne son image, la notoriété et le regard que la société – et elle-même – pose sur son corps, sa carrière, son mystère. 

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Vivre Paris (@vivreparis)


Une mise en scène de l’intime

Loin de la mélancolie ou des rêveries de ses rôles passés, Audrey Tautou se montre ici telle qu’on ne l’a jamais vue. Entre photographies mises en scène, extraits de carnets griffonnés et lettres de fans découpées à la main, l’actrice compose une sorte de journal de bord visuel, à la fois sensible, ironique et parfois dérangeant. On y lit une volonté de réappropriation de son image, mais aussi une critique de ce que la notoriété, dévorante, bourrée de codes sexistes, impose aux actrices. Superfacial ne livre pas un portrait figé mais, comme l'ouvrage du même nom, paru aux éditions Fisheye fin 2024, une mosaïque mouvante de doutes, d’humour et de mise à distance.


Renverser le regard

L'exposition ne se limite pas à l’introspection. Deux séries inédites viennent enrichir la démarche : des portraits de journalistes croisé·es en promotion, fixé·es à leur tour par le regard de celle qu’ils venaient interroger, et des clichés d’inconnus saisis de dos, anonymes, par choix ou par pudeur. Ces images inversent les rôles, déplacent les angles de vue, et rappellent que l’exposition médiatique n’est jamais unilatérale. Par ce jeu de miroirs et de contrechamps, Audrey Tautou propose un discours aussi visuel que politique sur le pouvoir du regard, et le droit de s’en extraire.

Superfacial, par Audrey Tautou
Quai de la photo
9, port de la Gare – 13e 
Du 5 juin au 10 septembre
Plus d’infos