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Entre pulsations et lumières, la culture du Clubbing explorée au Grand Palais Immersif

undefined undefined 12 mai 2025 undefined 20h00

Flora Gendrault

Décidément, le monde de la nuit, ses bâtisseurs et observateurs, ses chefs-lieux, ses contre-cultures, ont le vent en poupe chez les institutions culturelles parisiennes. On sort à peine le nez de l’exposition Disco à la Philharmonie, qui rend brillamment hommage à l’effervescence festive et politique de ce genre musical révolutionnaire, qu’une grande sœur pointe le bout du sien à quelques arrondissements, entre les murs du Grand Palais Immersif. Différentes temporalités, même élan hédoniste : la seconde complète la première, comme s’il y avait eu concertation. Le disco, qui a peu à peu perdu de sa superbe à la fin des années 70 (trop clivant, décimé par le Sida), a laissé la musique électronique prendre le relais. Ici aussi, c’est au sein des boîtes mythiques dans lesquelles le clubbing a mûri que sont immergés les convives, et là encore, la visite se fait en musique, convoquant les sens, entraînant les corps, invitant à un délicieux lâcher-prise.


Quand le musée devient club 

Imaginés par l’artiste-commissaire Pierre Giner, en collaboration avec le collectif de graphistes Trafik et le média électronique Poptronics, les 1 200 m2 d’exposition s’organisent autour d’une piste de danse XXL où se succèdent les grands tubes électro qui ont façonné des décennies de fête. On participe à ce club nouvelle génération en tapant du pied, en dégainant son Shazam, et en observant, fasciné·es, les installations lumineuses de l’artiste Bruno Ribeiro, titillant nos perceptions à coups de projections hypnotiques. Nous rappelant indiscutablement les œuvres monumentales d’Into The Light, l’expo du printemps de La Villette ; à croire qu’ils se sont tous passé le mot. 


Une cartographie mondiale du clubbing

Plus protocolaires mais tout aussi passionnants sont les longs couloirs qui explorent les lieux emblématiques où s’est construite, et continue de s’écrire, l’histoire du clubbing. Né au Loft, cette discothèque informelle mise sur pied par David Mancuso à New York en 1966, le phénomène s’exporte à Manchester (L’Hacienda), à Ibiza (Le Pacha), à Lagos (The Shrine), à Lisbonne (LuxFrágil) et bien sûr à Paris, avec les mythiques Palace, Pulp, Rex Club ou Boule Noire. 

De ces « terrains d’expérimentation esthétique, politique, amical et existentiel », comme aime les penser Pierre Giner, on apprend les fondateur·rices, les empreintes musicales, les styles visuels ainsi que les divers enjeux sociaux s'y greffant – défense des minorités raciales et sexuelles, succès des drogues de synthèse… Le tout ponctué d’interventions de DJs, physios, chercheurs cultissimes, de photographies nostalgiques, et suivi de son avatar virtuel, constitué via la reconnaissance faciale et habillé par la styliste Maroussia Rebecq. À l’issue, on reprend le chemin de la vie un peu plus léger·e, des basses dans les oreilles et un œil sur Shotgun pour, déjà, booker sa prochaine virée nocturne. 

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© Flora Gendrault 


Clubbing

Grand Palais Immersif 
110, rue de Lyon – 12e
Du 13 mai au 1er octobre 2025
Nocturnes du jeudi au samedi jusqu’à 22h
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