The FBI death tape : l’histoire (vraie) la plus flippante du monde

undefined 31 octobre 2016 undefined 00h00

Raphael Breuil

Il y a tout dans cette histoire. Elle se passe dans les années 70, il y a de l’espionnage, une secte flippante, plein de morts, un suspense haletant et j’en passe. Il s'agit d’une vieille bande retrouvée dans les archives du FBI, rendue disponible par moults geeks depuis un certain temps, d’abord sur les sites de téléchargement, puis maintenant sur YouTube. Ce qu’il y a sur cet enregistrement a de quoi glacer le sang d’un mec bien chaud pour Halloween. Il s’agit du dernier prêche du pasteur Jim Jones à sa communauté, alors que ses membres s’apprêtent à ingurgiter un dernier cocktail de fruits au cyanure de potassium pour rejoindre un monde meilleur. Creepy.

1964. Ils s’appelaient le Temple du Peuple. A la base un petit groupe derrière un pasteur en avance sur son temps, proposant une église ouverte à toutes les « races », car à l’époque on parle de races. Sur le papier, ça sonne plutôt gentil et sympa. Jimmy prônait une croyance sans frontières et un mode de vie égalitaire proche du maoïsme et de Karl Marx, à priori rien de dangereux, pour un non-Américain du moins.

Tout allait presque bien jusqu’à ce que Jim Jones commence à péter un plomb et devenir mystique. Très respecté par ceux qui à l’époque sont l’équivalent des bobos d’aujourd’hui (même Rosalyn Carter était fan), Jim Jones profite un peu de cet élan pour se faire passer pour l’incarnation de Jésus, Akhénathon, et autres icônes vachement crédibles. Il prétend accomplir des miracles pour attirer ainsi de plus en plus d’adeptes. En 1977, le petit groupe devient grand et, lorsqu’il atteint le petit millier, décide de s’installer en Guyane à Jonestown, toujours sous la direction de leur fidèle leader pour fonder un énorme village agricole autosuffisant. Une sorte de communauté de babos à la Lost un peu. Les Others ont d’ailleurs certainement beaucoup été inspirés par cette histoire.

 

Les autorités commencent à se méfier de cet allumé et envoient une délégation composée d’officiels et de journalistes de la NBC et du Time pour une gentille visite de courtoisie. Seulement ça part en steak, un des proches de Jim Jones poignarde malencontreusement un des membres de la délégation et ceux-ci décident de partir un peu plus tôt que prévu. Juste après les avoir fait gentiment déposés, le pasteur décide de fusiller chacun d’entre eux sur le tarmac, alors qu'ils s'appêtaient à décoller et ne jamais revoir cet enfer.

La fin a bientôt sonné pour la petite communauté de hippies. Certains pensent encore qu’ils peuvent s’en tirer en rejoignant la Russie. Mais trop tard, Jim a pris sa décision. Tous mourront ici, aujourd’hui, pour protester contre la suprématie américaine et leur mode de vie de gougnafiers. Hommes, femmes, enfants, pas de quartier. Il fait préparer un mélange de jus de fruit et de cyanure de potassium dans d’énormes bassines que lui et ses soldats font avaler à tous. Ceux qui refusent seront fusillés sur place. Le dernier sur place, Jim Jones se tirera une balle dans la tête avant l’arrivée des premiers secours quelques heures après le massacre. Résultat des courses : 908 personnes mortes. Le plus gros suicide collectif de tous les temps.

Le document est un enregistrement du FBI des dernières 45 minutes du Temple du Peuple. Ces courtes minutes où Jim Jones va tenter d’expliquer à des gens qui ne voulaient que vivre en paix qu’ils devront faire boire à leurs enfants un cocktail mortel pour défendre un mode de vie qui était normalement sensé sauver le monde. Tu parles, personne n’en parle aujourd’hui à part quelques documentaires à sensation et un article du Bonbon Nuit diffusé à 23h la veille d’un jour férié. Triste monde tragique.