En Colombie, l’avortement dépénalisé jusqu’à 6 mois de grossesse

undefined 22 février 2022 undefined 11h05

Maria Sumalla

Le mouvement Causa Justa (cause juste), se bat depuis des années pour défendre les droits fondamentaux des femmes. Deux ans auparavant, ce mouvement avait saisi la Cour constitutionnelle. Car jusqu’ici, et ce depuis 2006, l’intervention volontaire de grossesse n’était autorisée que sur trois cas de figure : le viol, la malformation du foetus, ou la mise en danger de la santé de la porteuse de l’enfant. Ce lundi 21 février, l’IVG est dépénalisé, sans restrictions, jusqu’à la 24e semaine de grossesse. Passé ce délai, il sera toujours possible d’avorter dans les trois cas de figure présentés. 

Une juste cause 

Cette décision pourra faire sortir des dizaines de femmes de prison, et marque l’insertion de la Colombie dans l’un des rares pays qui autorisent l’IVG jusqu’à 24 semaines (pour rappel, en France nous sommes à 12 semaines).

Une nouvelle étonnante, pour un pays extrêmement catholique avec un président ultra conservateur. Pourtant, cette décision le place comme l’un des pays les plus progressistes de la zone. Cinq votes contre quatre ont validé cette décision à la Cour Constitutionnelle, et on peut remercier Causa Justa qui a développé près de 90 arguments juridiques. Interdir l’avortement, c’est conserver des lois inégalitaire entre sexes, puisqu’elles touchent surtout les femmes, principalement les plus vulnérables.

Il est clair, que l’interdiction d’avortement n’a jamais prouvé son efficacité. Près de 70 femmes meurent chaque année d’une intervention de grossesse illégale en Colombie. Si la décision est prise, reste encore que le Gouvernement et le Congrès l’appliquent.