[REVUE] Pourquoi faut-il mater la nouvelle série Good Trouble ?

undefined 15 février 2019 undefined 11h10

La Rédac'

Non, le show n’est pas dispo sur Netflix, mais justement… On est là pour vous motiver à vous bouger pour jeter un coup d’œil à Good Trouble, la série descendante de The Fosters.

Good Trouble, c’est un peu la bonne surprise de la reprise 2019 : on n’avait pas forcément misé beaucoup dessus, et on est emporté à l’arrivée. En effet, n’étant pas une grande fan de la série originelle The Fosters, je ne pariais pas un sou sur le spin-off apparu le 8 janvier. Pourtant, le show parvient à convaincre en prenant ses distances avec la série-mère et en imposant sa propre patte.

Ici, il est question du parcours de Callie et Mariana uniquement, deux des adolescentes issues de la famille Foster. À présent devenues femmes, l’enjeu est de suivre leurs trajectoires professionnelles comme personnelles alors qu’elles s’installent avec plusieurs autres colocataires dans la Grosse Pomme.


Tout le monde peut s’y mettre : amateurs de The Fosters ou pas

Si vous n’aviez pas eu vent de la série The Fosters, celle-ci était centrée sur une famille, véritable symbole de diversité. Nous avions affaire à un couple de femmes à la tête d’une fratrie principalement composée d’enfants adoptés à l’exception d’un. Pendant 5 saisons, les spectateurs ont suivi cette famille multiethnique et prônant une véritable ouverture sur le monde entre 2013 et 2018.

revue-critique-nouvelle-serie-good-troubleThe Fosters

Toutefois, si vous n’étiez pas amateur de ce précédent show, vous pourrez aisément vous plonger dans Good Trouble. Sans renier son aînée, la série s’en distingue, offre vraiment une nouvelle proposition et ouvre grand la porte à un nouveau public. La démarche est effectivement de coller avec la ligne éditoriale de la chaîne de diffusion Freeform, auparavant connue en tant que ABC Family jusqu'en 2016. Parmi les programmes y étant libellés, on compte notamment Greek, Pretty Little Liars ou Switched at Birth. Le fond de commerce se basait ainsi, principalement, sur des teenage series ou des programmes familiaux.

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Désormais, l’optique est d’élargir la tranche d’âge du public et ne plus se restreindre à une audience relativement jeune. C’est pourquoi la tonalité n’est désormais plus la même, et la série se permet facilement de montrer plus de chair et d’aller plus loin.

De plus, la structure narrative s’autorise quelques figures de style. Chaque épisode bénéficie de bonds dans le temps. L'ensemble n’est pas strictement chronologique, permettant de créer des effets de surprise qui ne sont pas uniquement superficiels mais qui grossissent l’impact de chaque rebondissement.


Une série qui se révèle militante

Aux premiers abords, le réflexe est de penser que nous avons affaire à une série un peu girly, focus sur deux jolies filles. Et quand bien même, ce descriptif n’aurait rien de négatif. Seulement, en constatant que la série s’éloignait de mes a prioris initiaux, la découverte n’en a été que plus belle.

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On ne va pas se mentir non plus… Il s’agit bel et bien de deux jolies filles qui s’installent à New York, dans une série quand même assez orientée sur une audience féminine. Toutefois, l’identité du scénario est également composée de thématiques sociales intéressantes. Alors que l’une bosse pour un juge et l’autre est ingénieure informatique, les deux doivent jouer des coudes pour se faire une place. Cette situation amène donc la série à aborder le machisme au travail, les discriminations raciales, les inégalités de chances… Ainsi, Good Trouble n’a aucun mal à traiter du mouvement BlackLiveMatters tout comme de la transophobie.


Montrez-moi ces mœurs que je pourrais voir

Comme énoncé précédemment, Freeform met davantage le holà sur le politiquement correct. Du coup, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres : les scènes de sexe se libèrent de leur voile opaque et nous sommes confrontés à une large palette de sexualités dépeintes à travers les personnages.

Cependant, on n’est pas sur HBO non plus ! Vous n’aurez pas vraiment besoin de couvrir les yeux des plus jeunes. Il est davantage question d’un contenu sensuel que sexuel, comme on peut le trouver ailleurs à la télévision. MAIS, on se détache du label soft associé aux programmes anciennement rattachés à ABC Family.


Un bon panel de personnages

Les deux héroïnes ne sont pas les seules à occuper l’affiche. Elles débarquent dès le premier épisode dans une résidence communautaire installée au-dessus d’un théâtre. Plusieurs protagonistes y cohabitent, partageant un ensemble d’espaces communs, à l’exception de chambres individuelles.

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En parallèle des lead roles, on suit donc les parcours de ces compagnons de route, également riches en drama. Aucun des protagonistes n’est écrit en relief, et leurs personnalités ainsi que leurs histoires sont véritablement nourries sans les relayer à des personnages secondaires uniquement décoratifs.


Qui devrait regarder ?

On pense à ces personnes qui étaient amatrices de teenage series (et qui le sont peut-être toujours), mais qui ont désormais grandi. Les enjeux sont plus adultes, mais une place reste réservée aux romances et aux aléas de la jeunesse.

De plus, on pense à ces aficionados de bonnes soundtracks qui trouveront dans Good Trouble des titres chill dans une atmosphère vraiment cosy qui nous donne envie de mater les épisodes avec uniquement notre lampe de chevet allumée.

Enfin, les fidèles de The Fosters devraient bien entendu être en première ligne, même si la série reste très ouverte aux curieux. D’ailleurs, le public est assez conquis pour qu’une deuxième saison soit déjà commandée par la chaîne.