Le Grand Bain, la comédie française de l\'année

undefined 26 octobre 2018 undefined 16h39

La Rédac'

On ne va pas y aller pas quatre chemins pour une fois, et laisser libre cours à notre enthousiasme débordant : Le Grand Bain est une putain de bonne comédie, je dirais même un sacrément bon film, en fait. C'est très rare que tout fonctionne ; là c'est le cas, y'a rien à jeter. Allez hop, on se jette à l'eau !


Le pitch est assez simple, on peut le résumer globalement à ceci : une bande de mecs allant de la bonne trentaine à une petite soixantaine, chacun se battant avec ses propres démons de la lose, se retrouvent certains soirs pour faire ensemble de la natation synchronisée sous les ordres d'une ancienne championne de la discipline retirée des bassins et alcoolique. Un jour, ils décident de participer au championnat du monde de natation synchronisée organisé en Norvège, mais le chemin jusque là-bas sera pavé d'embûches. On reprend son souffle.

Le Grand Bain film critique

Bon vous me direz que vu le casting exceptionnellement fourni et qualitatif, Gilles Lelouche ne risquait pas grand-chose... et vous aurez tort. Une ribambelle d'acteurs comiques, aussi bons soient-ils, ne suffit pas à faire un bon film, loin s'en faut, et on l'a fréquemment constaté par le passé. Non, ce qu'il faut aussi, c'est une écriture qui tienne la route, voire qui soit bonne, que ce soit au niveau des dialogues, évidemment, ou plus largement du storyboard. Gilles Lelouche, qui signe donc et les dialogues et la réalisation, a tout bon : ça tient bien ensemble – de façon assez magique il faut le dire considérant le nombre important de registres et de références cinématographiques utilisés –, c'est au pire drôle, souvent à se taper le cul par terre, c'est rythmé, la BO a quelque chose d'à la fois frais et nostalgique, les acteurs s'éclatent, et la mise en scène fourmille de petites idées canon, parfois piquées aux plus grands sous la forme d'hommage, parfois juste hyper ingénieuses. On reprend son souffle.

Le Grand Bain film critique

Ce qui est extraordinaire, c'est à quel point chaque personnage est développé dans sa dimension personnelle, contribuant à bâtir une équipe touchante et solide qui va encore devoir se taper le road trip jusqu'en Norvège, tout en ajoutant ça et là quelques péripéties, le tout en moins de deux heures et sans montage foireux. La performance est vraiment belle, et même très aboutie puisque ces mini-portraits qui relèvent plus de la mélancolie que de la comédie, alternés avec des scènes de groupe tordantes, participent à brosser une image de la dépression assez juste et sensible sans jamais se départir d'un ressort comique qui tombe toujours à point. Ajoutez à cela des thèmes un tantinet politiques tels que l'hyper-virilisation de la société ou le handicap traités avec finesse et une photo absolument canon, et vous obtenez un des films de l'année. On reprend son souffle.

Le Grand Bain film critique


On aimerait pouvoir s'arrêter sur la performance de chacun des excellents acteurs qui visiblement s'éclatent dans cette belle comédie, mais ça prendrait une plombe et on ne veut pas risquer de devenir chiant. Question cependant : à votre avis, ils le gagnent ou pas ce championnat du monde ?