Green Book, le meilleur antidépresseur de ce début d\'année

undefined 6 novembre 2018 undefined 11h18

La Rédac'

Couronné du prix du public au Festival international du film de Toronto, Green Book est tiré d'une histoire vraie, celle de deux hommes, un pianniste noir très cultivé et un immigré italien du Bronx, entre qui va naître une véritable et profonde amitié, dans l'Amérique ségrégationniste des années 60. 


Tony Villalonga, alias Tony Lip
, s'occupe de la sécurité dans une boîte du Bronx. Quand l'établissement ferme pour rénovation, il se retrouve sans emploi, et se demande comment il va faire pour nourrir ses deux gosses et sa femme Dolores. Bien que le parrain mafieux du coin l'ait à la bonne, il refuse de se mouiller dans de telles combines, et accepte plutôt, après avoir imposé ses conditions, un travail de chauffeur. Il va devoir conduire le Dr Don Shirley à travers le Sud des États-Unis et s'occuper de sa sécurité pour une tournée de deux mois. Petit détail, Don Shirley n'est pas seulement l'un des tous meilleurs pianistes du monde, mais il possède également trois doctorats et est... noir, ce qui ne le place pas dans la meilleure des positions, en cette période de Noël 1962. 

Green Book film critique

L'opposition de style, évidemment, est édifiante. Nous avons d'un côté un homme de la rue au fort accent italien de Brooklyn, un peu rustre et qui évolue depuis toujours dans un environnement notoirement raciste et homophobe, où l'instruction n'est pas la première des qualités. De l'autre, nous avons un homme aux manières et aux goûts raffinés, d'une grande finesse intellectuelle, extrêmement cultivé, qui parle plusieurs langues et dont la renommée n'est plus à faire. Mais nous avons aussi d'un côté un père de famille et mari aimant, pilier de sa communauté, et de l'autre un homme seul qui descend une bouteille de whisky tous les soirs dans le calme de sa chambre.

Green Book film critique

Si Peter Farrelly nous avait habitués avec son frère Bob à donner dans la comédie plutôt grasse mais néanmoins tordante (Dumb and Dumber, Mary à tout prix, Fous d'Irène), il fait cette fois preuve d'une grande subtilité émotionnelle sans toutefois se départir d'une veine comique toujours bienvenue. En soulignant d'un trait humoristique d'une grande finesse les différences et surtout les préjugés qui habitent chacun de ses deux personnages principaux, il signe un grand film humaniste, drôle et émouvant, à mi-chemin entre le road-trip movie et la fable historique et sociale. Une réussite absolument totale.

Green Book film critique 


En s'appropriant cette histoire à la fois édifiante, poignante et qui conserve quelque chose de très moderne, Peter Farrelly signe un feel-good movie de haute volée, bien placé dans la course aux Oscars grâce notamment à ses deux excellents interprètes, Viggo Mortensen et Mahershala Ali. Ça fait plaisir !