Pourquoi ne tient-on jamais nos (bonnes) résolutions ?

undefined 8 janvier 2018 undefined 07h00

La Rédac'

Chaque 1er janvier on te pose cette question fatidique : « et toi, c’est quoi tes résolutions pour cette année ? » Arrêter de fumer, faire du sport, dormir plus, manger moins… Ce sont la plupart du temps les mêmes résolutions qui reviennent d’années en années. Elles partent d’une bonne intention, et tournent beaucoup autour de fantasmes, de la morale, de l’hygiène de vie, mais le résultat se solde souvent par un échec. Pourquoi est-ce si difficile de tenir ses « bonnes » résolutions ?  

D’où vient ce besoin de prendre des résolutions ?

« Je crois que ça vient du fait qu’inconsciemment ou consciemment, les gens ont souvent l’impression qu’il ne font pas ce qu’il faut dans la vie, que ce n’est pas politiquement correct. Il y a toujours des injonctions sociétales et ça peut donner l’impression d’être un peu hors normes.

Le fait de vouloir prendre des bonnes résolutions, c’est une manière de se remettre sur ce chemin de la "normalité" » explique Lysiane Panighini, psychothérapeute.

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Selon Louis Dupont, psychologue, les résolutions tiendraient plus de cette idée de rite : « C'est comme quand on commence les cours, on prend un nouveau cahier, un peu comme une nouvelle résolution, et au bout de trois mois on trouve que son cahier est aussi torché qu’avant.

Ça fait partie d’un rite dont on a besoin pour être dans le désir. C’est une conscience aussi, de ce que l’on n’a pas réussi » poursuit-il.

Essaye encore !

Cela consisterait donc à relancer une machine qu’on avait arrêté, parce qu'on est trop fainéants ou parce que tout simplement on n’y arrive pas (comme stopper la fumette par exemple). Car finalement, une résolution, c’est rarement quelque chose d’agréable, et c’est peut-être justement pour ça que l’on n’arrive pas à s’y tenir.

Lysiane acquiesse : « La plupart du temps ce sont des choses qui vont à l’encontre de notre nature et de notre désir profond. "Ça serait bien, mais est-ce que j’en ai vraiment envie ?" » 

Et pourtant chaque année on a ce regain d’enthousiasme et de bonne volonté.  

Philippine, 28 ans, juriste immobilier à Paris, a pris deux résolutions cette année : « Me remettre au sport et changer de boulot », et est persuadée qu’elle arrivera à s’y tenir.

« T’as conscience que ça va être positif, ce sont des choses que tu ne fais pas parce que ça te demande des efforts, mais je sais que faire ces deux choses là, ça me feraient du bien », sourit-elle.

Cyril, 30 ans, avocat, s’est lui aussi fixé des résolutions et est bien décidé à remplir ses objectifs : « On a souvent le même genre de résolution, tout simplement parce que ce sont les choses qui dictent le plus notre quotidien, mais je compte bien en prendre de nouvelles et essayer de les tenir à compter d’aujourd’hui ».  

#sorrynotsorry

Une photo publiée par Clara Lesburgueres (@claralsb) le

Le plaisir avant tout

« On a toujours l’espoir d’y arriver, l’espoir d’être à la hauteur, mais en réalité ça ne peut pas marcher comme ça », me confie Lysianne, notre psychothérapeute.

« Il faut qu’il y ait cette notion de plaisir, et non cette notion de devoir ». 

En clair, si tu as décidé de faire du sport ou d’arrêter de fumer et d'y arriver, il faut voir d’où vient vraiment cette motivation et pourquoi tu te fixes cet objectif : est-ce que c’est juste pour être en cohérence avec la société ou est-ce que c’est vraiment important pour toi ?

Ou alors tu peux aussi tout simplement continuer à vivre sans te prendre la tête avec ces fichues résolutions...