T2 Trainspotting : terminus, tout le monde redescend

undefined 2 mars 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Donner une suite à un film culte, surtout vingt ans après, apparaît a priori comme une idée assez casse-gueule. On se dit pourtant qu'en réunissant le même réalisateur et le même casting, y'a moyen que ça passe discretos, voire même que ce soit réussi. Est-ce le cas pour Trainspotting ? Pas vraiment, même si au final ce n'est pas complètement raté non plus.


Danny Boyle a donc convoqué toute son ancienne bande de joyeux toxicos pour cette suite, dont il faut bien dire qu'on attendait beaucoup. J'étais le premier à me réjouir à l'idée de retrouver Renton, Spud, Begbie et Sick Boy pour une suite qui, même si j'avais du mal à y croire, s'annonçait plutôt cool au vu des images et de la musiques proposées par le trailer. Ce qui devait arriver arriva, j'ai été déçu... mais pas autant que je craignais de l'être. 

T2 Trainspotting-cinéma-film-critique-Danny Boyle

Ce n'est pas une surprise, nos quatre junkies ont mal vieilli. Mark Renton, les cheveux longs, commence par faire une attaque sur un tapis de course ; Spud, presque chauve et au chômage, fréquente un cercle de toxicos anonymes ; Begbie est en taule et ressemble à s'y méprendre à mon tonton René, en plus nerveux... seul Simon "Sick Boy" se fout toujours autant de coke dans le pif et a conservé la détestable habitude de se teindre les cheveux en blond platine. On ne va pas tout vous raconter mais en gros, le scénario est assez vide, tout repose sur la rancœur inextinguible de Begbie envers Renton, faisant du premier le grand méchant de l'histoire.

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Dans la première partie, Danny Boyle met en place ses personnages, installe le décor et l'ambiance à coups de réminiscences nostalgiques et de multiples clins d'œil appuyés - dans le récit et dans la réalisation - au film originel. Ça prend une plombe, c'est lent, on s'ennnuie, et le pire, c'est qu'on ne rigole que très peu. Malgré ça, quelques superbes plans aériens, certaines scènes très symptomatiques du style Danny Boyle et une photo sacrément canon nous empêchent, épisodiquement, de nous laisser aller à notre léthargie. 

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Ça devient beaucoup plus intéressant par la suite, à mesure que l'action débute enfin et que le récit s'assombrit. Le délire nostalgique se transforme alors en triste réalité du temps qui a passé, et on sent poindre tout le cynisme qu'on est en droit d'attendre chez des personnages ayant allègrement passé la quarantaine. On retrouve là ce qui avait fait toute la grave subtilité du premier volet, et alors que le film commence enfin à prendre une certaine substance, on prend la fin en pleine poire. Dur.

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Ainsi, T2 Trainspotting ressemble à une mauvaise descente ; une journée passée dans le brouillard, les idées tristes et le corps qui fait mal. On n'est pas complètement dans le bad trip, on reste à la surface, tristement conscient que la vie sans drogue, bordel, c'est quand même sacrément moins tripant.  


T2 Trainspotting
, de Danny Boyle

Avec Ewan McGregor, Robert Carlyle
En ce moment en salles