Il fallait se lever tôt ce matin pour avoir une chance de voir le nouveau Star Wars sans avoir réservé sa place au préalable ; la première séance était à 10h au mk2 quai de la Loire et faisait salle comble, preuve s'il en fallait une que la "Star Wars mania" est toujours d'actualité, 40 ans après l'arrivée du premier film de la saga dans les salles obscures. Alors, ce huitième épisode valait-il un tel réveil aux aurores (9h, on exagère à peine) ?
Je vous le donne en mille : mais grave ! Comme un gamin qui se précipite au pied du sapin le matin du 25 décembre, j'ai sauté sous la douche puis dans mes fringues pour être au plus tôt devant le monsieur de la caisse du cinéma et dire d'un ton cachant mal mon excitation : « une place pour Star Wars s'il vous plaît ». Une fois installé au milieu du deuxième rang et après les pubs habituelles (faut qu'ils arrêtent la Maif avec leurs bonhommes de maternelles là), la salle s'assombrit enfin et la célèbre musique retentit : « Il y bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... ». A y est, c'est parti.
On retrouve Rey là où on l'avait laissée à la toute fin de l'épisode VII, tendant son sabre laser à un Luke Skywalker barbu et âgé. A partir de là, le récit va suivre son cours de façon linéaire et plutôt claire, quels que soient les personnages et les lieux impliqués. Le découpage du temps peut s'avérer problématique quand l'action se déroule sur plusieurs fronts, comme c'est le cas ici, mais Rian Johnson gère ça de main de maître, et parvient même à instiller une tension et un suspense grandissants tout au long du métrage. Bien joué Rian, c'est tout ce qu'on demandait. Enfin non, mais c'est déjà un bon début.
Bien évidemment, la gestion de la temporalité n'est pas le seul aspect sur lequel le film le plus attendu de l'année allait être jugé, mais fort heureusement et pour le plus grand bonheur de tout le monde, fans inclus, tout est, en fait, très bien foutu. On attendait ainsi beaucoup de l'évolution des personnages principaux et des conflits ou affinités existants entre eux : ils prennent tous, à leur manière, une autre dimension. L'élaboration d'un scénario original avec de nombreux rebondissements qui se différencierait des autres épisodes de la saga tout en gardant son esprit si particulier ? check aussi. Des nouveaux décors et personnages connexes mignons ou amusants ? check encore. Le thème éternel de l'opposition entre les côtés clair et obscure de la Force ? check toujours, mais cette fois avec un cynisme - jusqu'alors inexistant - qui apporte une dimension satirique nécessaire et appréciable.
On pourrait continuer longtemps comme ça, mais il faudrait alors parler plus spécifiquement de l'intrigue et des personnages, et donc vous spoiler allègrement, ce que ni vous, ni moi, ne souhaitons faire, n'est-ce pas ? Bien. Pour faire bref, je dirais simplement que nous sommes ici en présence d'un film énorme, complet, spectaculaire et excitant, l'un des meilleurs épisodes de la saga, si ce n'est tout simplement le meilleur.
Il ne vous reste donc qu'une chose à faire : courir le voir. Que la Force soit avec vous.
Star Wars : Les Derniers Jedi, de Rian Johnson
Avec Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac...
En ce moment et pour longtemps en salles