Y\'a quoi au ciné cette semaine ? (15-22 février)

undefined 15 février 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. Oui, vous. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Comme on vous aime bien, amis cinéphiles - aussi chelou soyez-vous -, on détaille pour vous dans les lignes qui suivent les films qui sortent cette semaine, enfin du moins ceux qui selon nous ont un intérêt.


Avant de nous jeter sur les têtes d'affiche comme des phalènes sur un néon grésillant, voyons un peu ce qu'on n'ira pas forcément voir. Dans la catégorie "no way", on placera sans scrupule le tout pourri Underworld - Blood Wars avec la pauvre Kate Beckinsale. Une sombre histoire de vampires et de lycans (loups-garous) qui se tapent à la mitraillette pour anéantir ou sauver le monde, on sait pas vraiment. Tout le reste a l'air plutôt regardable, mais ne vous méprenez pas, cette semaine est exceptionnelle. Ainsi, sans vraiment vous y encourager du plus profond de notre être, pourquoi n'iriez-vous pas jeter un œil sur Alibi.com, bonne vieille comédie à la française, avec situations gênantes et mythos en pagaille et Didier Bourdon, ou encore sur L'Indomptée, thriller psycho avec Tchéky Karyo et l'incendiaire Jenna Thiam, excellente dans Les Revenants, la série Canal. Enfin, laissez-vous bercer par la voix de Lambert Wilson, qui nous conte les aventures de L'Empereur, suite du cultissime La Marche de l'empereur.


Rock'n Roll
, de Guillaume Canet

Des semaines que le mec squatte la télé et internet avec ses "farces" à Marion Cotillard, pour une promo déguisée mal déguisée mais qui fonctionne diablement bien. On parie que les Français se jetteront en masse dans les salles obscures pour partager un petit peu de l'intimité du couple star - mais c'est de la fiction hein. Donc le pitch, quand même : Guillaume Canet joue son propre rôle, celui d'un jeune quarantenaire plutôt épanoui personnellement et professionnellement, jusqu'à ce qu'une petite meuf de 20 piges lui dise sur un tournage qu'il n'est pas très "rock", en gros un peu ringard quoi. Et là le mec vire, et va tout faire pour se prouver qu'il est encore dans le coup. On trouve le procédé (mise en scène de soi-même pour s'assurer un succès facile basé sur le voyeurisme évident du public) assez détestable, mais le film a l'air marrant. On ira le voir en tout cas, et vous pourrez retrouver notre critique demain. 


Loving
, de Jeff Nichols

Au-delà du simple fait que Jeff Nichols soit le réalisateur le plus enthousiasmant de la scène indépendante ricaine de ces dix dernières années avec des films aussi géniaux que Take Shelter ou plus récemment Midnight Special, on ne peut que se réjouir de la sortie d'un tel film dans le contexte socio-politique actuel. En effet, Nichols retrace ici l'histoire vraie du couple Loving, un couple mixte dans l'Amérique des années 50-60. Mis en prison pour s'être mariés, ils portent leur affaire devant la Cour Suprême, qui cassera la décision de l'Etat de Virginie, faisant ainsi jurisprudence. Désormais, l'arrêt "Loving v. Virginia" symbolise le droit de s'aimer pour tous, sans aucune distinction d'origine. Il sera intéressant de voir ce que la réalisation léchée et aérienne de Nichols donnera avec un sujet amenant une approche forcément différente de tout ce qu'il a fait précédemment. Notre attente au tournant de la semaine. 


A Cure for Life
, de Gore Verbinsky

Personnellement, c'est le film que j'ai le plus envie de voir cette semaine. Les images du trailer laissent entrevoir quelque chose de sublime dans son étrangeté et l'inquiétude latente qu'elles instillent dans l'esprit du spectateur. Comme disait Baudelaire, le beau est toujours bizarre, et le film de Verbinsky (Pirates des Caraïbes 1, 2, 3) semble vouloir s'appliquer à démontrer cette théorie. Ajoutez à cela un pitch de départ digne des meilleurs bouquins de Stephen King, et vous obtenez un petit bijou à l'esthétique gothique que n'aurait pas renié le traducteur d'Edgar Poe, cité plus haut. Débarqué dans un sanatorium suisse pour y retrouver son patron disparu, Lockhart (Dane DeHaan) va s'y retrouvé bloqué suite à un accident de voiture. Il va peu à peu découvrir les pratiques inquiétantes du corps médical y officiant. 


David Lynch : The Art Life
, de Jon Nguyen, Rick Barnes (XVII), Olivia Neergaard-Holm

Tous les fans du génial réalisateur des inoubliables Sailor et Lula, Mullholland Drive ou encore Lost Highway font la queue depuis ce matin devant le ciné. Certains arborent une perruque argentée ou une tête de cheval et trépignent d'impatience, lustrant le pavé aux abords de la salle. Non plus sérieusement, impossible de refuser ce docu-biopic sur le fascinant David Lynch, cinéaste, mais également musicien, peintre, sculpteur... Un artiste complet dont ce film nous présente toute la diversité du personnage, au travers de ses souvenirs. Une plongée vertigineuse et intime dans les limbes de l'univers lynchéen ; allez ne craignez rien, tout va bien se passer. 


Dans la forêt
, de Gilles Marchand

Voilà un film français qui sort enfin des traditionnelles comédies sociales à deux balles qu'on nous sert à longueur de temps. Gilles Marchand explore une part plus sombre de son cinéma, après des productions plutôt orientées jeune public et comédie (L'Avion, Des Nouvelles de la planète Mars). Il retrouve ici Jérémie Elkaïm, bluffant dans ce rôle de père mystique. L'histoire est celle de deux jeunes frères qui partent en vacances avec leur père au milieu d'une forêt suédoise, dans une maison isolée de tout. Tom, le plus jeune, a peur de son père, qu'il prend plus ou moins pour le diable. Le père, lui, est persuadé que son benjamin a des dons de perception... 


Fukushima mon amour
, de Doris Dörrie

Une jeune Allemande en quête de sens existentiel débarque à Fukushima, au Japon. Dans cette région désertée et meurtrie, elle fait la rencontre d'une vieille femme, Satomi, dernière geisha de Fukushima et qui a décidé de retourner habiter dans la maison dévastée qui l'a vu naître. Malgré leurs différences, un lien très fort va se créer et se développer entre les deux femmes. Du noir et blanc, une voix-off qui chuchote en allemand, le risque nucléaire... et si on tenait là un futur classique du cinéma allemand ?